@leo : ah te v'là enfin, tu m'as manqué
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" L’ecclésiaste questionne d'ailleurs beaucoup la sagesse. J'y ressens surtout une forme de nihilisme ".
Si je m'en réfère aux mots de Nietzsche sur le nihilisme : " nihiliste est celui qui juge que le monde tel qu'il est ne devrait pas être et que le monde tel qu'il devrait être n'existe pas ", je ne peux que valider cet axiome.
Le monde tel qu'il est est bien loin de ressembler à un jardin d'Eden. -
" La vanité de toute chose invite autant à vivre et profiter de la jeunesse qu'a percevoir le bonheur de ne pas être né ou d'être déjà mort ".
Le problème avec la bible, c'est que les écrits ne sont pas toujours très explicites afin que chacun fasse l'effort de méditer dessus pour en tirer efficacement la " leçon ".
Le bonheur d'être déjà mort : après une vie de " dur labeur " comme il dit dans l'E. et de fatigues accumulées, l'heure de la mort arrive à point nommé, comme une libération .
J'ai travaillé en soins palliatifs. A chaque mort(e), après agonie très difficile à vivre, je lui disais lors des soins mortuaires : " tu as mérité de mourir, te voilà délivré ".
Tu as mérité...ces mots peuvent paraître choquants, la mort se mérite t-elle ? Oui quand la fin de vie est insupportable. -
" Et puis l’ecclésiaste énonce beaucoup de choses pour quelqu'un qui recommande "que tes paroles soient peu nombreuses. 5:1".Ce qui ne nous inviterait pas beaucoup à discuter
"
Je pense qu'il faut comprendre : tes paroles, de celles qui sont vaines et stériles et celles qui cherchent le conflit... -
" qui sait ce qui est bon pour l'homme dans sa vie ": phrase existentielle mais qui valorise immédiatement après "une bonne réputation", c'est à dire une soumission à des normes sociales et culturelles qui vont permettre de recevoir un jugement favorable."
Dans ma bible, il est écrit : " qui sait quel bien un homme a dans la vie..."
Arff, je suis ennuyée, le sens ne me semble pas être tout à fait le même.
Cette phrase de toute façon est à resituer dans le contexte historique avec la mentalité et les us et coutumes de l'époque.
Bon, je vais l'envisager avec les 2 mots : bon et bien en rapport avec l'homme, les hommes, dont il est question.
Ces hommes que JC a clairement dénoncé parce qu'ils affichent en public de l'humilité et de la contrition pour avoir bonne réputation, se donnant l'air d'être bon et de bien agir alors qu'ils ne pensaient qu'à acquérir du pouvoir et à s'enrichir sur le dos des autres. -
" Le sage est meilleur que l'insensé mais le sage peut être insensé finalement, et que la sagesse est de toute façon une vanité."
Là, c'est le verset 7.7 qui propose une part d'explication : " car l'oppression peut faire qu'un sage agisse comme un fou ".
Alors oui, la sagesse peut flancher et croire qu'une fois acquise elle perdure est vanité.
-" Jeune homme, réjouis-toi dans ta jeunesse...". Il ne s'adresse pas qu'aux jeunes, aux adultes aussi. Il dit en 4.4 :
" j'ai vu tout le dur travail et toute l'habileté dans le travail : que ce n'est que la rivalité entre l'un et l'autre, cela aussi est vanité ".
Et en 4.9 : " deux valent mieux qu'un...car si l'un vient à tomber, l'autre pourra relever son associé ".
L'Ecclésiaste, un communiste ?
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" Jeune homme, réjouis-toi dans ta jeunesse, mais sache que pour tout cela Dieu t’appellera en jugement. "
La relativisant au choix du plaisir personnel, même si le rappel des conséquences peut sembler donner raison à Dieu,
tout en invitant donc au choix de ne pas tant le craindre que ça. Facétieusement provoquant. "
La provocation réside dans le rappel que Dieu a offert à l'homme la liberté de ses choix, mais qu'il réfléchisse avant aux conséquences de ceux-ci. -
" Une génération s'en va, une autre vient, et la terre subsiste toujours 1:4"
Que retenir de mieux que le fait de profiter de la vie avec l'amour d'une femme / (ou d'un homme) ? "
Ehé, oui : " si deux couchent ensemble, alors à coup sûr ils se réchaufferont " ( 4.11 ).
Et que les 2 soient bons l'un envers l'autre et fassent le bien pour la pérennité de leur couple.
Il y a les passages temporels qui ne nous concernent plus et les passages éternels :
ceux-là peuvent encore de nos jours nourrir notre réflexion.