Je partage cette réflexion d'une retraitée sur les magouilles fiscales.
" Je m'appelle Micheline Sany, je suis née en 1927.
En 1956, Guy Mollet a instauré la vignette pour « fournir un revenu minimum à toutes
les personnes âgées de 65 ans et plus ».
Paul Ramadier, le ministre des Affaires économiques, avait affirmé que ça serait une taxe temporaire...
il a duré 44 ans le temporaire !
Les anciens n'en ont presque jamais vu la couleur, vu qu'au bout de 3 ans, le 1er ministre, Michel Debré,
a annoncé que le produit de la vignette serait finalement « acquis au budget de l'État... »,
qui le reverserait au Fonds national de solidarité. Enfin, en partie, en petite partie...
Que les vieux se fassent dépouiller comme ça, ça a fait du foin pendant toutes ces années.
Mais ça n'a jamais rien changé.
En 1991, ils ont créé la CSG pour financer la branche famille en remplacement des cotisations patronales
d'allocations familiales. Ça ne devait durer que 5 ans. Et puis 1,1 %, c'était supportable.
En 1993, elle est passée de 1,1 à 2,4 %. Pour alimenter en plus le Fonds de solidarité vieillesse.
Y'avait pas déjà la vignette pour ça ?
En 1997, elle augmente encore pour financer, en plus, la branche maladie : on en est à 3,4 %.
En 1998, toujours pour la branche maladie, elle passe à 7,5 %, etc.
Bref, la protection sociale ne s'est pas redressée, et ce qui devait être temporaire est devenu...
un impôt de plus.
La CSG, ça rapporte plus que l'impôt sur le revenu aujourd'hui.
En 1996, rebelote avec la CRDS, la « contribution à la réduction de la dette sociale ».
À cette époque, les déficits sociaux s'élevaient à un montant estimé entre 30 et 38 milliards d'euros.
Nous, si on se trompe de 10 euros dans notre déclaration de revenus, on risque une amende, mais eux,
un flou de 8 milliards, ils ont le droit...
Ils avaient tout bien calculé : en 13 ans, tout serait remboursé et la CRDS devait disparaître le 31 janvier 2009.
Mais en septembre 1997, le gouvernement Jospin annonce 13 milliards d'euros supplémentaires de dettes,
qui correspondaient aux déficits sociaux non financés des années 1996 à 1998.
Alors, ils ont tout bien recalculé, finalement pour tout éponger il fallait prolonger... jusqu'au 31 janvier 2014.
Mais en 2004, le plan de redressement de la Sécurité sociale concocté par Philippe Douste-Blazy
annonce 50 milliards d'euros supplémentaires de dette à rembourser.
Alors, ils ont tout bien re-recalculé... et ils ont vu que finalement, il fallait toujours la payer.
Raffarin a inventé la « journée de solidarité », pour « l'autonomie des personnes âgées ».
Et en 2013, une nouvelle taxe pour les retraités : la CASA,
« contribution additionnelle de solidarité à l'autonomie », 0,3 % sur les retraites et pensions d'invalidité.
Ils font donc payer les vieux pour que les vieux soient autonomes ! C'est pas du bon foutage de gueule, ça ?
Jean-Marc Ayrault quant à lui gèle les retraites complémentaires...
Et maintenant, on annonce que les retraites vont être revalorisées de 0,3 %.
5 fois moins que la juste revalorisation si le code de la Sécurité sociale avait été respecté,
puisqu'il prévoit que les pensions soient revalorisées du montant de l'inflation moyenne
sur l'année pour éviter toute dégradation du niveau de vie. Et l'inflation prévue d'après l'Insee est de 1,6 % .
Le résultat : baisse du pouvoir d'achat qu'ils avaient pourtant promis d'éviter.
Voilà : 62 ans d'imagination fiscale toute en mensonges.