@Shanna a dit dans Trouble du Spectre Autistique - Autisme :
Ça rassure la personne j'ai l'impression, elle se sent comprise et moins seule...
Poser un diagnostic, oui, c'est déjà un grand pas. La personne cesse d'être "bizarre", "anormal", "asocial"... ou tout autre mot que les gens on pu utiliser pour désigner la personne. Elle peut désormais se dire et dire aux autres (si c'est son choix), non, je ne suis pas "anormale", je suis atteinte d'un TSA. C'est le premier pas pour une meilleure connaissance de soi-même. Ensuite, la personne peut sereinement faire le bilan de ses points forts et de ses points faibles. Le plus dur étant parfois, de faire le distinguo entre ce qui est induit par le trouble et ce qui découle de la personnalité que la personne s'est forgé. Par ex : on pourra observer que, en plus des difficultés liées aux TSA en terme de communication et de sociabilisation, une personne aura pu développer une forme de timidité dû à un manque de confiance en soi.
Une fois ce bilan établi, il faudra apprendre à vivre en fonction des contraintes que le TSA impose. En les acceptant dans un premier temps, en apprenant à faire avec (ou sans), en développant des outils pour pallier ou contourner une difficulté particulière etc.
mais au-delà de ça ? Comment on fait pour aider la personne à vivre un peu plus heureuse ?
Je me suis forcément posée la question. Et ça, durant un bon moment !
je vais te (vous) livrer le produit de mes réflexions.
Tout d'abord, je me suis interroger sur la notion de bonheur : c'est quoi, être heureux ? Et j'ai réalisé qu'en réalité, il y avait autant de réponse que d'individus sur terre. Il n'y a pas un seul et unique moyen d'être heureux, il n'existe pas une seule et unique méthode pour atteindre le bonheur, pas une seule et unique voie pour trouver le chemin vers l'épanouissement.
Et j'ai réalisé, en parallèle que la normalité, ça n'existe pas. Ce qui va paraitre normal à l'un, ne le sera pas forcément pour un autre. Chercher à être normal ou aider quelqu'un à être normal ou à se rapprocher de la normalité, c'est donc en réalité une quête vaine et dépourvue de sens.
Alors quoi ?
Alors il reste la question : qu'est-ce qui va rendre la personne heureuse ? Quels sont les éléments, dans sa vie, qui vont participer à son épanouissement personnel ?
Et, a contrario qu'est-ce qui va y faire obstacle ? Une fois qu'on a répondu à ces questions - ne serait-ce que partiellement - alors on aura déjà fait un grand pas et on pourra commencer à "aider" la personne.
a noter que c'est un duo de questions que l'on peut se poser à soi-même et à tous les autres autours de nous !
Ensuite : il faut bien garder en tête que pour trouver le bon moyen d'aider une personne, il ne faut pas forcément chercher à lui apporter l'aide que nous aimerions qu'on nous apporte. Il faut essayer de trouver quelle aide conviendra le mieux à la personne que l'on souhaite aider.
Enfin, puisqu'on connait les limites et les contraintes, les points forts et les points faibles, on peut en tenir compte ; on peut cesser d'attendre de la personne des choses qu'elle ne pourra pas faire ou qu'elle ne pourra faire que d'une manière différente, selon un timing différent, une fréquence différente, une durée différente.
Attendre d'une personne atteinte d'un TSA qu'elle plaisir à participer à une fête remplie de gens, de bruits, de lumière, d'inattendu... est sans doute une chose vaine. Comprendre qu'elle n'est pas une rabat-joie qui ne sait pas faire la fête, comprendre sa différence par rapport à cela, c'est déjà aider la personne. Accepter le fait que la personne n'appréciera pas forcément une fête surprise en grande pompe avec plein de gens pour son anniversaire, mais qu'elle préfèrera sans doute une fête en petit comité, ça sera déjà l'aider.
Pour donner quelques exemples concrets :
Une personne atteinte de TSA ne supporte pas la foule et n'aime donc pas aller faire ses courses aux heures où les magasins sont bondés. Il existe deux pistes possibles pour aider la personne : la première consistera à aller faire les courses à sa place, la seconde consistera à l'aider à gérer son planning quotidien (ou hebdomadaire) pour qu'elle puisse se rendre dans son magasin favori aux heures creuses). Et on pourra jongler avec ces deux approches en fonction des circonstances.
Toujours dans le domaine des courses :
Imaginons une personne atteinte d'un TSA qui a ses habitudes dans un magasin proche de chez elle. Tout va bien, elle y va à un horaire précis, tous les mercredi après midi, et elle a sa liste de courses avec elle pour l'aider à ne rien oublier. Et puis, paf : le magasin fait des rénovations. ça casse tout, ça perturbe, ça stresse !
Pour aider cette personne, on peut, pour le temps des rénovations, l'aider à trouver un nouveau magasin temporaire. Ou faire ses courses pour elle, ailleurs, le temps que les choses reviennent à la normale. Et une fois que le magasin aura réouvert ses portes à la fin des travaux, on pourra accompagner la personne une paire de fois dans le magasin, le temps nécessaire à la personne de s'habituer aux changements, au nouvel agencement des rayons, au nouveau personnel et le temps que les lieux redeviennent suffisamment familiers pour que la personne renoue avec son autonomie.
Enfin, en dernier lieu : toujours garder à l'esprit que finalement, la personne atteinte d'un TSA - surtout si c'est un TSA dit à fonctionnement à haut niveau ou Asperger - est d'abord et avant tout.. ben, une personne. Le TSA ne doit pas la définir entièrement. Ce doit être un aspect de ce qu'elle est dont on doit rester conscient et dont il faut tenir compte, mais ça ne doit pas résumer la personne.