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Aminoss92
Je suis né dans une société majoritairement musulmane, mais qui est généralement modérée, tolérante (la société tunisienne je voudrais dire).
Après la révolution, les voies d'expression se sont ouvertes à tout le monde, défiant toute possibilité de contrôle ou de modération. Les slogans islamistes devenaient tout d'un coup retentissants, semant à la fois zèle, fanatisme et discordre au sein de la même société.
J'étais à cette période là en 1ère année faculté, déjà sceptique et prudent à l'encontre des discours religieux. Je me retrouvais surtout dans les valeurs Humanistes, égalitaires et pacifiques. Mon islam à moi était très différent de ce que l'on entend chez ces crépuscules de la terreur.
Muni d'un esprit curieux, je me suis souvent tenté de lire les textes saints, de les comprendre, les analyser, et même les confronter à la science moderne.
Ce fut après ces années de méditation intellectuelle que je me suis peu à peu senti m'éloigner de cet héritage religieux, jusqu'à faire une rupture définitive avec la religion, ce qui donne donc le titre d'un "ex-musulman", un titre pas évident à porter, encore moins à énoncer.
Le Ramadan en Tunisie a son charme singulier, voyons. C'est surtout pendant la soirée qu'il y'a une ambiance remarquable, assez rare pendant le reste de l'année.
Les soirées ramadanesques sont soit une opportunité pour les familles de se réunir et passer de bons moments de partage, à commencer par le repas (al-iftar). Les hommes ont tendance à partir aux salons de thé pour discuter avec les amis, jouer la carte, la chicha, chanter et se défouler..
Ce beau paysage du Ramadan nocturne est en plein contraste avec l'autre ramadan : celui de la journée. Là en tunisie, et surtout en été, la chaleur empêche les gens d'être productifs et épanouis pendant les jours du ramadan. C'est vraiment dur de s'abstenir de boire et de manger pendant 16 heures continus en pleine canicule! Les gens s'énervent donc plus vite, la concentration se perd, l'énergie chute plus vite..
Quant à moi, je ne pratique pas ce rite depuis des années, comme je l'ai mentionné. Même si parfois il est difficile de trouver où manger (sans être perçu_ car je voudrais pas le dire, voyons), j'essaie au moins de boire à longueur de journée et de manger ce qui me suffit pour garder mon niveau d'énergie intact. -
Aminoss92
Le bonheur ou la joie, je pense, c'est un état d'esprit qui se cultive.
C'est-à-dire que les événements autour de nous sont très souvent neutres. C'est plutôt notre attitude et perception singulière qui va créer notre expérience. L'idée c'est d'accepter tout ce qui échappe à notre contrôle, et d'avoir le courage et la bravoure de changer ce qui est à notre portée.
En règle générale, on se sent heureux lorsque nos besoins essentiels sont remplis (de manière raisonnable). Le cumul de besoins non-satisfaits crée des frustrations internes, des complexes de personnalité, des troubles de psyché profonds.. C'est important d'en prendre pleine conscience pour pouvoir changer et transformer vers le bon sens.
On se sent heureux aussi lorsqu'on est bien entouré, bien compris, ou au moins écouté..
On se sent heureux lorsqu'on sent que notre vie progresse, que nous marchons sur le chemin qui correspond à nos rêves, à ce qu'on aime.
On se sent heureux et équilibré lorsque nos paroles, nos pensées et nos actes sont en pleine symbiose, harmonie. C'est le secret même de la paix intérieure, je dirais.
Et vous, c'est quoi votre 'bonheur' ? -
Aminoss92
Avez-vous peur de la mort ? Je dirais "Non" .
Déjà, c'est quoi la mort, et pourquoi en avoir peur ? On était mort avant sa naissance, n'est-ce pas? Cela nous-a-t-il posé problème dans le passé, hein?
Et puis, lorsque quelqu'un meurt, il ne va pas ressentir la douleur, la souffrance.. il va juste mourir, en paix (sans nécessairement sentir cette paix).
La mort c'est l'autre face de la vie. Elle découle du passage du temps.
Imaginons si notre vie était éternelle, pourquoi me léverais-je chaque jour pour étudier ou travailler ? Pourquoi j'y prends goût aujourd'hui ou je sors parler à d'autres personnes, si je pourrais le faire dans 10000 ans ? Ne trouvez-vous pas que ce passage du temps lié à la certitude de la mort est la condition qui donne du sens à notre vie ? Chaque action compte, a une valeur, car elle ne revient jamais, ne se répète jamais. Notre vie est précieuse, inestimable. Regardons-la avec admiration et essayons de la vivre avec dignité, avec passion et beaucoup de paix.
Nous ne serons pas éternels par le corps, c'est sûr. Mais on peut être éternel par son oeuvre, par son empreinte, par ce que avons fait et ce que nous allons laisser dans la mémoire et les souvenirs des gens.
Longue vie à vous tous, et surtout n'oubliez pas de l'aimer ! -
Aminoss92
@Kallindra a dit dans Avez vous peur de la mort? :
Coucou @sakurapeach
Ca fait plaisir de te revoir. Je t'envoie mes plus sincères pensées dans ce moment difficile.
La mort c'est un sujet vaste et difficile. Il me semble qu'on en avait parlé dans un autre sujet.
J'ai perdu mon fils d'une mort subite du nourrisson. Je l'ai trouvé mort 20 minutes après l'avoir couché, les pompiers l'ont réanimé au bout d'1H et le lendemain, il avait perdu tellement de fonctions vitales et son électro-encéphalogramme étant presque plat, on a décidé de le laisser partir. 8 mois plus tard j'ai accouché de ma fille morte-née.
Les 2 épreuves ont été horribles. Mes enfants sont à jamais partis et je n'ai même jamais pu toucher ma fille. S'il n'y-avait pas eu mon ainé qui lui est bien en vie, je ne sais pas si je serais encore là pour en parler.
L'acceptation, le deuil, ça ne se fait pas un jour. Quand la mort frappe comme ça de manière injuste, anormale sans qu'on ne puisse rien y faire, c'est ... j'ai pas les mots. Moi j'ai décidé de m'accrocher à une image pour m'aider à passer le cap : Le petit Prince qui va de planète en planète dans un petit bateau et qui fait visiter les cieux à mes petits. Au début, j'écrivais beaucoup à mon fils, ça me donnait l'impression qu'il était là, je m'accrochais encore au besoin de l'avoir. Aujourd'hui je peux vivre avec l'amour que j'ai pour eux et le manque dans mon cœur, mon esprit et ma vie. J'ai appris à vivre sans eux et avec eux. C'est difficile à décrire. Ceux qui sont partis sont toujours avec nous que ce soit à l'affleurement de nos pensées, un objet qui leur appartenait, un carnet de photo. Ils ne disparaissent pas tant qu'on les aime.
Je viens de tomber sur ton post ici, et je trouve vraiment que c'est dur de parler "intellectuellement" du sujet de la mort, tant il touche à des fondamentaux de l'humain, comme l'espoir, l'amour, le sens de la vie..
Je suis également désolé pour l'expérience douloureuse que t'as traversé avec la perte irremplaçable d'un fils.
Curieusement, je retrouve également cette mention du PetitPrince, le fameux personnage de St-Exupéry, et c'est quelqu'un qui a bercé mon enfance de "rêveur". Là à l'époque j'avais même un profil très actif sur Yahoo Q/R qui s'appelle PetitPrince avec sa photo xD
Mais le PrincePrince a bien mûri depuis; il est devenu un BertrandRussel, voyons (j'en fais 2 en 1 ici, une petite présentation à l'envers^^).
Pour ce qui est de la vérité, objectivement parlant c'est intéressant de la chercher mais elle reste inaccessible. Je conclus donc que la vérité subjective et la perspective singulière de la personne est celle qui importe le plus. Beaucoup d'idéologues et de philosophes, des artistes et des gens normaux ont médité sur la mort.. Il s'avère que reconstruire son histoire et la regarder d'un nouvel angle plein d'acceptation et de sérénité est ce qui donne la force pour continuer le chemin.