Vous avez déjà lu un roman de Dickens en vous disant que vous kifferiez trop pouvoir vivre dedans ? Vous aussi mourir de faim et voler des quignons de pain sec pour survivre un jour de plus ? Et bien réjouissez-vous, j'ai le jeu parfait pour ça !
Kids of London se joue de 2 à 5 joueurs et vous met à la tête d'une bande de vauriens, de petits pickpockets en culottes courtes.
En 9 manches, vous aller envoyer un par un chacun de vos 9 voleurs dépouiller 9 passants innocents.
Chaque tour, un passant est dévoilé. Il peut rapporter plus ou moins de pièces. Les prêtres rapporteront de l'argent à vos voisins plutôt qu'à vous. Le mendiant vous prendra une pièce, ce vieux roublard connaît la rue depuis plus longtemps que vous. Et ce personnage richement habillé, est-ce un prince riche comme Crésus, ou seulement un acteur de théâtre pauvre comme Job ?
Celui qui aura envoyé le voleur avec la valeur la plus élevée gagnera l'argent indiqué sur le passant. Mais par contre, celui qui aura envoyé le moins bon voleur, désespéré devant ses chances infimes de réussite, ira voler ailleurs et empochera donc la valeur du voleur. Ça roule dans la bouche, non ? Valeur du voleur valeur du voleur valeur du voleur.
À la fin de toutes les manches, on compte l'argent et là survient le plus grand twist que j'ai jamais rencontré dans le milieu du jeu de société.
Celui qui a amassé le plus d'argent s'est fait remarquer par la police. Quelques larcins, bon, ils peuvent fermer les yeux, mais là il a été trop loin. C'est pas contre lui, mais il faut qu'ils fassent un exemple sinon le bon peuple londonien n'aura plus confiance en eux. Le premier joueur au classement est donc d'office éliminé. C'est le deuxième meilleur joueur qui remporte la partie.
Et ça, là, ça fait tout le sel de ce jeu. J'ai joué avec des gens compétitifs, du genre à mémoriser toutes les cartes déjà jouées et à trouver la stratégie gagnante à tous coups. Ce jeu-ci les a brisés. C'est si difficile d'optimiser sa façon de jouer pour être sûr d'être deuxième. À quel moment laisser les autres gagner, à quel moment rafler une grosse mise pour ne pas se faire distancer ? Et parfois on est super bien parti et puis ce crétin de Bruno utilise sa plus grosse carte alors qu'il aurait été logique pour qu'il gagne de ne pas tenter de gagner, ce qui fait que notre stratégie pour le contrecarrer s'effondre. Et que au final ben c'est lui qui gagne. Bref, ne parlons pas de Bruno.
Ce jeu est une pépite de gameplay, en fonction du tirage des passants, et des personnes avec qui vous jouez, vous n'aurez jamais deux fois la même stratégie gagnante. Je conseille d'essayer cette expérience au moins une fois à tous les joueurs.
Et vous, êtes-vous des compétitifs de l'extrême ? Êtes-vous plutôt l'éternel numéro deux à chaque jeu et vous êtes en train de vous dire "ça y est c'est mon moment de briller!" ?