@ayamé
J étais pendant quasiment plus de 20 ans rétisante aux caresses hors couple et même les embrassades me gênaient vraiment surtout de gens hors famille et amis proches.

J ai de par mon métier constaté en regardant chez d autres soignants qui pratiquaient les caresses quelques choses de stupéfiant.

Un vrai apaisement assez rapide de la personne caressée en même temps qu elle expliquait son problème physique ou psychologique.

J ai tellement été bluffée par cette sorte d effet placebo que spontanément j ai commencé a pratiquer la caresse comme geste de soin même avant tout autre avec l échange verbal .

Je voyais tout de suite que très très très peu de gens étaient réticents et que même ceux la avec un peu d habilité l acceptaient voir en demandaient après être entré en contact par la parole.

30 ans plus tard je l utilise facilement mais pas à tout va et cela apporte un vrai réconfort .

Il y a aussi du réconfort à être caressée c est certain

@Heidi : j'ai souffert enfant du manque de contacts physiques avec ma mère qui était une bonne mère, mais pas du tout tactile. Est-ce par compensation que je suis devenue facilement tactile, je le crois.
Aussi parce qu'en psychiatrie où j'ai longtemps travaillé et après en soins palliatifs, on est souvent amené à toucher l'autre pour le rassurer ou le consoler.
Le toucher est tout un langage qui vient du coeur, il ne sait pas mentir .

@ayamé En psychiatrie ? toucher le patient ? Je ne pensais pas que cela faisait partie de la thérapie, j'aurais plutôt penser le contraire justement, comme quoi on en apprend tous les jours

@Music : ça dépend de la pathologie et de la conjoncture. Mais quand un.e patient.e s'effondre en larmes, le toucher est un vecteur de communication : ça peut aller du contact discret à la prise dans les bras.
Je me souviens de cette famille que j'avais appelée car le père venait de mourir.
La fille la plus jeune ( 20 ans ) était en détresse totale jusqu'à la panique : je l'ai prise dans mes bras tout en lui expliquant des choses. En sortant de la chambre, elle m'a remerciée en me disant qu'elle n'oublierait jamais ce que j'avais fait pour elle.
En psy : une patiente agressive s'en prenait à une autre : après l'avoir séparée et maintenue, je l'ai caressée dans le dos : ça a désamorcé sa violence.

@Music : de mon temps, le contact physique était du genre spontané. Je vois qu'il entre maintenant dans les soins.

https://www.elsevier.com/fr-fr/connect/ifsiinfirmier/le-toucher-en-psychiatrie#:~:text=La pratique du toucher dans,stricte satisfaction des besoins essentiels.

https://www.ifjs.fr/wp-content/uploads/2016/09/2012_TM-SANTE_-MENTALE-PAGE-1.pdf

@ayamé Oui alors ces pratiques ne sont pas dédiées à tous les patients, les pathologies doivent bien être prises en compte j'imagine, car il me semble qu'on ne va pas agir de la même façon avec un patient pervers et un patient avec un trouble alimentaire.

@Music : les pervers se retrouvent rarement hospitalisés.
Comme je l'ai dit plus haut : bien sûr que l'on tient compte de plusieurs facteurs : personnalité, conjoncture, etc.
Les anorexiques par exemple ne sont pas des personnes que l'on touche facilement : il faut les apprivoiser en 1er lieu.

De mon côté, je déteste les contacts avec les inconnus mais c'est purement psychologique, car avec mes proches c'est le contraire.
Physiquement, j'adore ça, donner et recevoir. Je passerai des heures entre les mains d'un ostéopathe (dans ce cas, par exemple, le blocage saute).

@ayamé Ah bon ? alors je ne sais pas dans quel genre d'HP tu as travaillé.
Mais tant mieux si tu n'as pas eu affaire à ce genre de pathologie.

@Music : tout dépend de ce que tu entends pas pervers. Je pensais aux pervers narcissiques qui eux se retrouvent rarement hospitalisés. Après, des comportements pervers, il en existe plein de variétés.
J'ai d'abord travaillé dans un grand hôpital psy de la région parisienne ( Val de Marne ) pendant presque 20 ans, puis en province à côté de Perpignan en clinique qui comportait un service fermé pour les gens en phase aïgue.

@ayamé Par "pervers" je parlais par exemple des conduites sexuelles déviantes où là il n'est certainement pas souhaitable d'aller au contact.
Mais oui, les pervers narcissiques sont souvent peu hospitalisés, et pourtant c'est une forme de perversion qui fait beaucoup de dégâts sur soi et sur les autres.
Bien j'imagine que tu as pu employer le système des caresses en thérapie plus facilement lorsque que tu as exercé en clinique. Pas le même public, pas la même "politique".

Je pense que la caresse en milieu médical ou pour les personnes âgées c'est différent, cela va rassurer en cas de panique par exemple. Pour les gens d'un certains age cela montre qu'on les aime tout simplement alors qu'ils n'attendent plus rien de personne, c'est rassurant de ne plus être vu ou être devenu invisible aux yeux du des autres

Que dans un contexte normal, je ressens plus comme un danger quelqu'un qui s'approche ou me touche, j'aurai tendance à paniquer

@Tigrette a dit dans Puissance de la caresse :

Pour les gens d'un certains age cela montre qu'on les aime tout simplement alors qu'ils n'attendent plus rien de personne, c'est rassurant de ne plus être vu ou être devenu invisible aux yeux du des autres

C'est un peu vrai pour tout le monde, non ?

@Punk-à-chien a dit dans Puissance de la caresse :

@Tigrette a dit dans Puissance de la caresse :

Pour les gens d'un certains age cela montre qu'on les aime tout simplement alors qu'ils n'attendent plus rien de personne, c'est rassurant de ne plus être vu ou être devenu invisible aux yeux du des autres

C'est un peu vrai pour tout le monde, non ?

Non,tu n'es pas invisible aux yeux des autres, tu travailles, tu sors, tu as des contacts, tu peux avoir une vie active ou pas. Une personne âgée reste la plupart du temps enfermée chez elle ou en HEPAD. C'est quoi leurs contacts, ah ! si, le médecin ou l'infirmière, c'est ça leurs caresses

@Tigrette a dit dans Puissance de la caresse :

Que dans un contexte normal, je ressens plus comme un danger quelqu'un qui s'approche ou me touche, j'aurai tendance à paniquer

Imagine : tu discutes avec qq, tu trouves cette personne sympathique et elle aussi te trouve sympathique; à un moment, elle te pose furtivement et doucement la main sur le bras ou le côté de l'épaule, en signe de sympathie et de connivence ( plus facile avec personne du même sexe, de la part d'un homme, on craint la drague ). Je ne pense pas que tu paniquerais dans ce contexte .

En ce moment, je travaille une demi heure par semaine avec un jeune autiste.
Quand j'arrive, il vient me dire bonjour en attrapant mes deux mains dans les siennes.
Quand il en a marre, il fait la même chose ... en me disant au revoir.
Entre les deux, j'essaie de capter son regard sur l'activité, et cela passe par le toucher.
Si je vois qu'il commence à se balancer ou à paniquer, ma main sur son épaule le calme.
Je n'avais jamais travaillé avec un élève aussi grand de taille, ni présentant des troubles aussi importants.
Mais les gestes me viennent aussi naturellement qu'avec mes petits élèves de maternelle ou de CP.

Après quelques séances, au cours d'un soin, l'ostéopathe s'est assis à côté de la table, a pris ma main entre les deux siennes et a commencé à me dire plusieurs vérités que je n'avais aucunement envie d'entendre, en bref, il a fissuré la carapace que je construisais couche après couche depuis mon enfance.
Je ne crois pas que j'aurais pu l'entendre en entretien, j'aurais immédiatement rajouté une couche de défense.
En état de décontraction et avec le contact bienveillant et rassurant, chaque mot qu'il disait résonnait en moi, il dévoilait juste les choses que je refusais de voir en moi depuis longtemps.
Ce qui est bizarre, c'est que je crois qu'il aurait rajouté un geste de plus après la séance ( main sur l'épaule ou serrement de main ) cela m'aurait gênée. Il ne l'a pas fait. Il m'a laissée poursuivre tranquillement mon cheminement, c'est ce dont j'avais besoin.

@apis-32 : merci pour cet émouvant témoignage .
Tu dis que les gestes te sont venus naturellement. Oui, ils viennent naturellement, car ce besoin ( toucher et être touché ) est inscrit dans nos gènes. C'est la civilisation qui malheureusement les restreint.
Et comme ils viennent du coeur, naturellement, spontanément, ils ne peuvent être mal perçus.

J'en profite pour remettre ici cette vidéo que j'avais postée dans le topic sur Vianney. Les peuples d'Afrique et d'autres régions reculées du monde qui n'ont pas subi l' " évolution " ( guillemets ironiques ) savent se toucher et se caresser et on voit combien ces gens sont souriants parce qu'heureux.

@Music je déteste aussi les personnes qui me touchent l'épaule sans raison. Il m'est arrivé un jour de prendre la main et de l'oter. La personne l'a fait plusieurs fois et franchement si je l'ai vexé, ça m'est égal.