Le cuirassé Potemkine de Sergueï Einsenstein, est considéré aujourd'hui comme le plus grand film de propagande du 7ème Art et l'un des plus plus grands chefs d'oeuvre jamais tournés.
(Non ce n'est pas Michael Youn en bratisla boy )
Sorti en 1926, il a été réalisé pour commémorer le 20ème anniversaire de la révolution avortée de 1905.
Une mutinerie éclate à bord du cuirassé Potemkine. Les marins s'insurgent contre les officiers qui leur servent de la viande avariée. Ils prennent le contrôle du navire et débarquent à Odessa où la foule accourt pour les accueillir. Un vent de révolte souffle sur la ville que les soldats du Tsar répriment dans un bain de sang.
Certes le film a un énorme parti-pris dans la façon de décrire ces faits historiques mais on louera le rythme et l'action qui rendent le film très prenant ainsi que la réalisation avant-gardiste pour l'époque
La grande majorité des acteurs sont des amateurs, habitants et marins d'Odessa. Le cuirassé Potemkine, tourné en décors naturels, atteint une intensité émotionnelle sans précédent et introduit le premier travelling de l'histoire du cinéma dans la scène des escaliers d'Odessa, qui sera reprise à maintes reprises :
C'est même une des scènes les plus parodiées du 7ème art, on s'en souvient tous dans "Les incorruptibles" dans lequel De Palma a comme un hommage tout simplement retranscrit quasi à l'identique cette scène mythique, On voit d'ailleurs aussi des hommages à cette scène dans "La cité de la peur" de Les Nuls (un landau y dévale les marches du festival de Cannes), dans 'Guerre et amour" de Woody Allen, dans "Brazil" de Terry Gilliam, dans "Y-a-t-il un flic pour sauver Hollywood" du trio ZAZ, ... et même dans plusieurs séries dont les Simpsons par exemple...)
C'est la séquence la plus célèbre du film et elle dure un peu plus de six minutes : L'armée tire à vue sur le peuple solidaire des marins mutinés. Un enfant en pleurs dans un landau dévale les escaliers sous le feu des soldats. C'est dans cette scène qu'Eisenstein expérimente avec maestria sa théorie du «montage coup de poing». Il alterne plans larges des masses opprimées et plans serrés sur des visages, notamment celui la mère blessée à mort par une balle qui laisse échapper le landau.
C'est un film qui aura bientôt 100 ans. Certes il a un peu vieilli et la mise en scène également, quoique moderne pour son époque. Mais il n'en reste que c'est un must-see pour la culture cinématographique de tout à chacun.