Personnage de manga né d’abord sous la plume du Japonais Leiji Matsumoto en 1969, Albator est presque essentiellement connu en France pour être le héros d’un dessin animé diffusé pour la première fois le 7 janvier 1980 dans l’émission pour enfants "Récré A2", sur Antenne 2. Après Goldorak et Candy, diffusés dans la foulée de l’année 1978, les épisodes d’Albator, le corsaire de l’espace rythment chaque jour le quotidien des enfants après la sortie des classes.
Une popularité qui ne s’est pas démentie depuis. Sur le petit écran, l'anime a bénéficié d'une suite diffusée en 1984. Albator, corsaire de l’espace, le film en 3D sorti en 2013, a rassemblé 700 000 spectateurs en France. Quant aux mangas, ils ont également trouvé leur public puisque l'intégrale des aventures du célèbre pirate s'est écoulée à 30 000 exemplaires dans l'Hexagone. Pas de doute : le personnage d’Albator suscite toujours autant de fascination.
Un contexte propice
Retour en 1980. Lorsque sont diffusés sur Antenne 2 les 39 épisodes d’Albator, le corsaire de l’espace (les trois derniers n’ont jamais été diffusés de peur qu’ils soient perçus comme trop violents),
"C’est le premier héros ténébreux"
Avec ses cheveux bruns mi-longs indisciplinés qui grignotent son visage découpé par une imposante balafre, Albator affiche un style pour le moins singulier à l'époque de sa sortie. Longiligne à l’excès, il promène sa silhouette androgyne soulignée par une longue cape noire doublée de rouge dans les couloirs de L’Atlantis, son vaisseau à l’allure de galion dont l’équipage est majoritairement composé de laissés-pour-compte.
Et comme le souligne le bandeau noir et la tête de mort qui orne son poitrail, Albator est un pirate. Condamné à l’exil par les Terriens devenus oisifs et dépourvus de conscience morale, il est désormais à la tête de ce drôle de vaisseau qui parcourt l’espace en quête d’autres engins spatiaux à piller. "C’est le premier héros ténébreux. Assis au fond de son siège, toujours un verre de vin à la main, on se doute que lorsqu'il se lève pour aller à la barre, ce n’est pas pour rigoler"