Décris-moi un mouton
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Histoire de vérifier nos certitudes, j'entreprends de fouiller dans les vieilles photos héritées de nos deux familles.
Un fait que j'ai remarqué, c'est qu'on retrouve presque les mêmes clichés dans les deux boîtes d' archives dès lors qu'il s'agit d'une fête familiale.
Les préposés à la boîte à clics devaient se tenir au coude à coude pour immortaliser l'instant, à qui aurait le meilleur angle... Cheese or money ?Il me faut passer sur ces souvenirs assez récents, trier plus avant.
Remonter vers les pochettes de 1980.Pourquoi s'engager dans cette recherche ? me demanderez-vous...
Parce que Paul m'a rappelé une anecdote, du temps de nos vacances de Pâques à Foix.
Il affirme que les photos étaient en couleur. Je revois bien la scène, en couleur dans ma mémoire, pour les photos... c'est le trou noir.
C'était le lundi de Pâques, nous étions dans le jardin et nous préparions pour la fameuse omelette pascale.
Non, ce n'est pas une habitude apotropaïque ! c'est une tradition qui date du moyen âge, en Ariège.
Et ce maladroit de Joël qui s'est bien planté avec le panier d'oeufs de tante Fanny !
La méga-omelette pour quinze ne fut sauvée que grâce aux oeufs de tante Lucile et six exemplaires du précieux aliment récupérés chez le voisin !Ah ! la voilà, la photo !
Et en couleur !
Et habillé en jaune poussin, le Joël !
Bien étalé auprès de son omelette-sans-faire-exprès ...
La mine qu'il fait !
J'espère qu'il ne s'est pas brouillé avec cette jolie coutume.
C'est Paul qui va être content de revoir cette photo ce soir. -
Je suis perdue les amis ! Oui, perdue, damnée et maudite. Il me faut le plus fort objet apotropaïque qui ait existé sur terre sinon je sombrerai et je ne veux pas savoir où.
J’ai fouillé dans les archives poussiéreuses de ma mémoire histoire de dénicher quelque chose utile. Ce que j’ai découvert a fait sérieusement branler mes certitudes. En faisant passer les divers journaux de bord j’ai réalisé combien j’étais dénigrée parmi les gens (hormis ma famille et 2 individus qui se considèrent comme mes amis). Je sortais toujours ulcérée d’une conversation et je donnais l’impression d’être une glauque, une biscornue limite une psychopathe. Se sentir marginalisée était devenu pour moi une habitude et cela nourrissait au fur et à mesure ma haine envers les gens et ma misanthropie.
« Ils sont tous hypocrites avec moi, disait le journal, moi je me démène à apporter des informations intéressantes mais je me heurte à un mur de marbre (fort poli mais très dur). Je sens toujours de la pitié dans leurs yeux et cela me fait sortir de mes gonds. »
« Peu à peu, engager la conversation était devenu un supplice que je l’ai abandonné sans regrets. Je vivais heureuse dans ma bulle à moi, mon monde à moi, pourquoi d’ailleurs s’intéresser aux autres s’ils vont me faire du mal ? Ce sont l’enfer et qui veut rester auprès du bûcher ? »
Eh bien ma belle il faut reconnaître que cette bulle vient de s’éclater et que je suis en détresse. Il y a une fille ou jeune femme ou une femelle de 20 ans qui a bouleversé mon petit coin. Je ne sais pas comment mais je suis obnubilée par ses yeux de merlan frit. Elle est blanche et cela fait un contraste avec la noirceur de ses cheveux et ses yeux froids, tellement froids que j'en deviens folle. Son détachement apparent et son regard hautain me subjuguent, me dégoûtent et m'excitent. Imaginez l'état de mon cœur lorsque je la croise. L’ironie est que toujours nous nous regardons dans les yeux sans sourire ni dire bonjour puis chacune continue son chemin. Cela dure quelques secondes mais moi j'en reste malade des jours, la maudissant parfois, souhaitant l'éviscérer parfois et par d'autres rêvant de devenir amie avec elle. Vous voyez mon état ? Je crois que ma bête veut la faire sienne ou quelque chose comme ça parce que toutes les filles que je croise et qui retiennent mon attention sont par suite ou bien domptées ou bien rejetées...Bref, rendues des humains à mes yeux. Ce n'est pas encore son cas et ce retard énerve ma petite bête.
J'ai beau essayer de la raisonner, elle demeure inflexible. Bon après, en regardant la fille plus près, j'étais sidérée quant à la quantité d'égards que je lui avais réservés inutilement. Elle était apparemment une fille tout ce qu'il y a de normal avec un visage un peu particulier parlant comme tous les gens riant, buvant, mangeant… Bref un humain… Elle rejoint donc la case de « autres individus pas d'intérêt » et ma bulle, je suis en train de la reconstruire pièce par pièce. Cela n'empêche que de j’ai encore un faible pour elle. -
@cupide : waouh ! Je ne dirai pas ici tout ce que ton texte m'évoque en termes d'introspection, mais sache qu'il m'a vraiment captivée.
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@cupide un goût d'étrange mais intéressant cet effet miroir. Ce récit nous laisse comme en suspens . J'aime bien.
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Installation du logiciel d'exploitation
RespireLes habitudes ayant la vie dure, iel vérifia une dernière fois qu’ils étaient bien tous connectés entre eux. Leurs bracelets s’allumèrent au vert.
Accidentelle suppression des données du réel vers la fiction
Encre-toiLa console du laboratoire clignota de tous ses circuits et iel s’employa à télécharger des archives. Les humains allaient avoir un besoin viscéral de fouiller un passé.
Installation d'émotions
GrandisIel programma le libre arbitre. Ses lunettes transparentes s’allumèrent et iel sentit que rien, absolument rien n’allait pouvoir être maîtrisable. C’était son unique certitude
Artificielle obsession
ExigeVoilà. Ils allaient pouvoir créer leur propre histoire. Pas d’amulette Apotropaïque, ce serait sans filet. Iel était en train d’engendrer le chaos. Tout était prêt.
Même iel.
Sans la moindre hésitation iel appuya sur entrée, arracha ses lunettes et chaussa le bracelet qui l’attendait sagement sur la console. Iel alla se mêler aux créations et son bracelet passa au vert.
Pour le meilleur où pour le pire, le processus était engagé. Le plus ironique c’est que les nombreux humains qui allaient croire en iel et l’idolâtrer, ne se demanderaient même pas qui l’avait conçu(e). Ou quoi…
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Il n’était pas dans ses habitudes de fouiller dans les affaires des autres. Mais si ce qu’on venait de lui dire était vrai, alors, cette affaire-là n’était pas uniquement celle d’un autre. Il trainait ses doutes depuis des semaines déjà, cherchant à ignorer les rumeurs et les on-dit. Il ne voulait pas faire d’histoires ni crier au scandale, convaincu que les gens finiraient par passer à autre chose. Ce soir, toutefois, le petit commentaire sibyllin qu’on venait de lui adresser, au détour d’un couloir, avait été celui de trop ; celui qu’il ne pouvait pas laisser passer.
« Toutes les réponses sont pourtant sous ton nez. »
Il ne savait pas exactement si c’étaient les mots qui l’avaient provoqué ou l’air narquois de son associé. Mais le fait est qu’il se retrouvait, au milieu de la nuit, au cœur des archives de sa société à feuilleter les uns après les autres tous les classeurs qui lui tombait sous la main. Il avait beau avoir le sentiment de s’être engagé dans une quête dépourvue de sens, avoir l’impression de perdre son temps et de prendre des vessies pour des lanternes, il ne pouvait plus s’arrêter. Désormais, il devait savoir, coûte que coûte. C’est pourquoi, il cherchait. Il y passerait toute la nuit s’il le fallait, mais il trouverait des réponses.
Et soudain, au fond d’un tiroir, il mit la main sur un dossier. Un truc improbable : un porte document en plastique doté de rabats maintenus par un élastique rouge. Pas d’étiquette, pas d’inscriptions. Rien pour en résumer le contenu. Son esprit se figea un instant. A ce stade, il ne pouvait avoir aucunes certitudes et pourtant, il s’avait. C’était dans cette antiquité qu’il allait trouver ses réponses.
Du bout de ses doigts, il vint effleurer sa médaille de Saint Isidore de Séville, en un geste apotropaïque inconscient. Il inspira, longuement et entreprit d’ouvrir le dossier. Une lettre manuscrite accompagnée d’un curriculum vitae. Avec un nom. La preuve.
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@Artelise : que voilà une histoire captivante qui me laisse sur ma faim. Je veux la suite sinon, je fais un kk nerveux !
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@Artelise la suite !
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@Artelise je me joins à la foule en délire . Tu n’as plus le choix sinon celui de nous dévoiler la suite
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@Kachina avec les prochains mots peut être ?
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@Hilda-Van-Holp même dans !
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@Hilda-Van-Holp on va tout faire pour que le hasard soit notre allié
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@Hilda-Van-Holp a dit dans Décris-moi un mouton :
@Kachina avec les prochains mots peut être ?
j'essaierai...
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J’avais l’habitude de passer mon temps à fouiller dans les archives de cette bibliothèque du XVIIIe siècle, célèbre pour ses voutes et son architecture gothique, j’y étais m’employée depuis plusieurs mois maintenant.
Au sous-sol, qui autrefois était des catacombes, il n’y avait pas de fenêtre, et un éclairage digne d’un hôpital avec un plafonnier qui clignote donnait à cette salle une allure de film d’épouvante ; mais mon amour des livres éclipsait ce côté lugubre.
Engager un travail de tri n’était pas une mince affaire entre les ouvrages d’histoire, de philosophie, et même ésotériques, mais c’était mon quotidien.
La partie la moins drôle était la saisie des manuels sur la base de données.
Tous ces livres étaient des dons, certains étaient tellement délabrés qu’ils devaient bien avoir une centaine d’années.
Alors même que je commençais à m’inquiéter de ne pas pouvoir en sauver certains, et donc ne pas pouvoir les comptabiliser, je tombe sur un ouvrage qui avait tout l’air d’un grimoire, avec une couverture ornée d’un symbole apotropaïque, dont j’avais la certitude qu’il devait receler des secrets, et était fermé par des charnières forgées en dentelles.
Tout autant hypnotisée qu’impatiente, je me devais d’ouvrir ce livre, j’étais irrémédiablement attirée par cet objet, aussi beau qu’étrange.
J’étais donc en train d’essayer de déverrouiller l’ouvrage, mais je ne savais pas à ce moment-là ce qui m’attendais…
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Eh ben ??? Nous non plus on sait pas et on aimerait bien savoir.
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@Hilda-Van-Holp on nage en plein suspens et mystères ....
@Music même combat que pour @artelise : la SUITE ! la SUITE! la SUITE!
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@Music
ah ben voilà... on n'a que le premier chapitre !
c'est du vol ! -
- Ce n’est pas dans mes habitudes, mais là, il est allé trop loin !
Rebecca, en pleine agitation, cherchait fébrilement un ouvrage sur les étagères de sa bibliothèque encombrée de toutes sortes de papiers et d’archives anciennes. Elle avait la certitude que ce qu’elle cherchait s’y trouvait bel et bien.
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Ça ne se passera pas comme ça ! Ajouta-t-elle tandis que trois livres s’écrasaient au sol.
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Il ne sait pas à qui il a affaire ! Dit-elle encore en remettant les livres sur une étagère, sous le regard inquiet de sa jeune sœur, la brune Ursula.
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Ah, le voilà ! s’écria-t-elle triomphalement. « Sorts et Sorciers », c’est lui !!
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Et c’est reparti ! Se lamenta Ursula en secouant la tête d’un air désespéré.
Pourtant, Rebecca avait de bonnes raisons de fouiller dans les pages de ce vieux bouquin de sorcellerie, car Rebecca était une sorcière. Fille, petite fille, arrière petite-fille de sorciers et de sorcières etc etc. Et elle avait un problème, un gros problème même, une histoire de fou… On lui avait jeté un sort. Un sort ? Oui un sort, un vrai de vrai, et bien visible. Un sort du genre humide et bruyant. Dès qu’elle mettait le nez dehors, un nuage noir apparaissait au-dessus de sa tête, avec tonnerre, éclairs et pluie. Il la suivait, ne la lâchait pas d’une semelle, et elle était obligée de s’abriter sous un grand parapluie. Impossible donc d’aller où que ce soit, cela bien sur ne pouvait pas passer inaperçu, et tout le monde saurait qu’elle était une sorcière, même si cela était difficile à croire pour les gens ordinaires, les moldus quoi… Et pour comble de tout, Ursula ne voulait rien entendre, elle était dans le déni total de la sorcellerie.
Mais qui avait jeté un sort à Rebecca ? Eh bien tout simplement Gaspard, un habitant du village dont elle avait repoussé les avances. Il le lui avait bien dit : « tu me le paieras ! ». Et Rebecca, qui n’avait jamais pratiqué la sorcellerie et n’y connaissait pas grand-chose, cherchait un moyen d’effacer ce sort et également de le retourner contre son créateur. Pour cela, il lui fallait trouver la formule apotropaïque adéquate. Et des formules apotropaïques, il y en avait des centaines...
Les heures passaient, la nuit était tombée. Ursula s’était endormie sur le canapé, lorsqu’un tonitruant « Euréka !!! » la réveilla brusquement. Je la tiens, je la tiens, Gaspard, cramponne-toi bien car tu vas pleurer toutes les larmes de ton corps !!
Quelques minutes plus tard, penchées sur le vieux livre aux pages un peu jaunies, elles lisaient et relisaient la formule. Elle devait être prononcée à une heure précise, à voix haute, en présence d’une autre sorcière et d’un chat, noir bien entendu. Le chat noir elles l’avaient, comme toutes bonnes sorcières qui se respectent. Un bon gros bonhomme de chat qui dormait tranquillement sur le fauteuil en velours vert près de la cheminée, et qui s’appelait… le chat.
Et voilà les deux jeunes femmes, agenouillées par terre en compagnie du chat, prêtes à s’engager sur un chemin qu’elles ne connaissaient pas, celui de la sorcellerie. Il y avait deux versions de la formule, une pour annuler le sort, et l’autre pour le retourner à l’envoyeur avec option « sort impossible à annuler ». A réciter à genoux sur un tapis en tenant la main d’une autre sorcière qui devait caresser un chat noir.
Quand cela fut fait, Rebecca, pas trop rassurée tout de même, ouvrit la porte de la maison et sortit sur le perron. Le jour se levait. Elle fit quelques pas hésitants. Rien. Pas le moindre nuage. Elle avait réussi, la magie avait opéré. C’est alors qu’un cri retentit au bout de la rue : « non mais c’est quoi ce truc » ? C’était la voix de Gaspard. Le deux sœurs tapèrent leurs mains et rentrèrent chez elles. Elles n’avaient pas dormi de la nuit et coururent se coucher. Elles l’avaient bien mérité.
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@ytica abracadabra!