Décris-moi un mouton
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« J’ai souvent pensé que la machine était mon seigneur et maître, dont je devais peigner les cheveux, tel un esclave. . Nous avons perdu la valeur que nous devrions avoir en tant qu’êtres humains, et nous sommes devenus une prolongation des machines, leur appendice, leur serviteur.. »(Extrait de« La machine est ton seigneur et ton maître » Jenny Chan – Sociologue - )
Vous le comprendrez au fil de la lecture, mon histoire, s’ est inspirée d’une analyse de la Sociologue , Jenny Chan, sur le fonctionnement de l’usine Chinoise Foxconn , plus grand fabricant dans le domaine de l’électronique qui produit Iphone et Playstation, pour Apple, Sony, Google,Microsoft , . L’envers du décor , c’est la mise en œuvre des pires formes d’exploitation, une organisation militarisée, une surveillance despotique et malheureusement le théâtre d’une série de suicides .
******************************************************************************** Je m’appelle Liang . C’est un prénom qui veut dire « lumineux, brillant » Comme l’étoile du berger aime tant le répéter Grand père. Je suis un enfant « made in china » le pays du Sourire ! Grand père m’a appris que « Chaque coup de colère est un coup de vieux, chaque sourire est un coup de jeune » , alors, je m’applique à conserver le mien, autant que je le peux, malgré la chaleur et la cadence infernale de l’usine parfois impossible à tenir pour mes petites mains et qui m’expose si souvent aux réprimandes du patron !
Je viens juste de fêter mes 14 ans . J’ai grandi sans mes parents dans une ferme, aux côtés de grand-père.
Il m’a élevé seul , assumant sans l’ombre d’une plainte, ses responsabilités ; à cette époque encore, il incarnait la force à mes yeux . Je ne l’imaginais pas autrement qu’invincible. Mais le temps, a fait son travail et opéré quelques changements en lui. Son corps et ses mains , usés par des gestes répétés des milliers de fois, portent les stigmates d’un dur labeur . Je suis si fier de lui.Aujourd’hui, c’est à mon tour de prendre soin de lui, de lui prouver mes compétences, de lui offrir ce repos, cette retraite si grandement mérités.
Bien sûr , le soir, derrière cette claustra qui sépare nos lits, je camoufle au mieux cet état de lassitude dans lequel je me trouve chaque nuit , aussi ignore-t-il combien je rêve de me rendre sur le chemin de l’école plutôt que d’aller pointer chaque jour en échange d’un si maigre salaire.
A lui, qui n’aura rien connu d’autre que la soumission, par peur des représailles, ai-je vraiment le droit de lui avouer que travailler dans ce monde d’adultes n’a rien d’un plaisir. Pire ! J’ai parfois le sentiment amer de me rendre dans un bagne un peu comme celui dont nous a parlé, un jour, notre Maître d’école.
Mais je n’ai pas envie de l’inquiéter alors je m’abstiens en me disant qu’après tout, mes petits malheurs d’usine valent toujours moins que les malheurs des rizières
De toutes façons, ici, les syndicats d’enfants n’existent pas .J’ai même entendu dire que, quiconque ose quémander une amélioration ou exposer un motif de revendication , sera fiché comme « fauteur de trouble » et inscrit sur une liste noire .
Pourquoi prendrai-je de tels risques ? J’ai bien trop de saisons à vivre encore.J’attendrai le temps qu’il faudra ! Je sais qu'il y aura un printemps « magique » qui succédera à tous ces hivers de luttes, un de ceux qui m’ouvrira une porte vers plus d’épanouissements et me surprendra avec délice . Je ne laisserai pas ma jeunesse en plan dans cet atelier. J'en fais la promesse.
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@Kachina Tu m'as fait avoir une pensée pour ces enfants
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L’épanouissement...mais oui bien sur… « devenez berger, une vie épanouie de liberté vous attend » disait l’annonce. Et Pierre, qui voulait changer de vie, avait sauté à pieds joints sur cette opportunité. Quelques jours de formation, et le voilà à la tête d’un troupeau de 40 moutons et brebis, qui le font devenir chèvre. Il y a aussi Sam, qui n’a de chien de berger que le nom, et qui au lieu de rameuter les moutons, les dissémine.
Et ne parlons pas du soir, dans cette vieille maison en pierres, personne pour faire la conversation, avec pour toute eau que celle provenant du raccordement à la petite fontaine, un vieux chauffe-eau qui fonctionne mal, et quelques meubles usés et inconfortables. Mais pourquoi avait-il eu cette idée saugrenue ? Une fois son contrat de berger saisonnier terminé, fini les moutons et la campagne. Le changement, ce n’était pas pour lui. L’époque actuelle voulait qu’on se remette en question mais encore fallait-il faire le bon choix. Passer de comptable à berger, de Grenoble à la campagne, ce n’était pas évident. Il repensait à son petit appartement meublé, sa cuisine moderne séparée du séjour par un claustra, sa chambre au lit confortable, sa salle de bains…
Bêêê, bêêê… Roger, un mouton intrépide, avait passé la tête par la porte entrouverte. Pierre jeta un coup d’œil dehors pour voir s’il y avait une amélioration côté météo. Il faisait beau et les moutons piaffaient d’impatience. Pierre claqua dans ses mains, siffla trois ou quatre fois, ouvrit la barrière et le troupeau s’engagea sur le sentier. Il était 8 heures du matin et la chaleur ne se faisait pas encore sentir.
Les odeurs des fleurs, les feuilles agitées par un vent léger, le silence uniquement troublé par le bruit du troupeau avançant sur le sentier et le chant des oiseaux, le calme qui régnait en ces lieux… Pierre se dit que, finalement, cette vie libre n’était pas si désagréable et petit à petit l’idée de s’installer à son compte avait fait son chemin. C’était décidé, fini le bureau et les heures de transport en bus, il serait berger...
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Pourquoi choisir la chaleur de la laine et la tranquillité de sa cabane pour voir son épanouissement assuré? Être berger et faire de ce mode de vie une claustra contre cette époque et sa soi disant amélioration de l'humanité suffira-t-il à rester éloigné de ce changement à la masse vers l'état bestial ?
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Mes très chères Plumes , mes chers Moussaillons,
Une semaine vient de s'écouler à grande vitesse. Nous voilà déjà à l'aube d'une nouvelle semaine , à l'aube d'un nouveau départ .
Vous vous souvenez ?? Je vous avais dit que nous changerions un peu nos habitudes de temps à autre .
Et ben, voilà , en ce dimanche soir, je vous propose de titiller votre muse autrement .Que diriez-vous d'écrire un texte ou un poème à la gloire d'un objet du quotidien , n'importe lequel , éponge, assiette, casserole, bouteille, brosse à dents.........etc... Ce que vous voulez .
Moi tout ce que je veux c'est que vous vous laissiez aller à un trop plein d'imagination, que vous nous fassiez partager votre fantaisie et qu'entre écrire et lire, nous trouvions tous , au final, du plaisir , rien que du plaisir .
Alors partants ? @Music @heidi @Artelise @ytica @cupide @ayamé @agathe @Louikatorz et @tous les autres qui passeraient par là ???
Bonne fin de soirée à tous et à très vite
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@Kachina
ah mais oui... complètement !
je m'en vais titiller les poils de ma brosse à dents... ou aut'chose ! -
@agathe Yepa !
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@Kachina : tu as des idées géniales. Ça promet de bons délires et on va bien se marrer .
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Ah ça me plait beaucoup c'est une bonne idée amusante !
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M’est avis que votre engouement nous réserve de belles surprises . Je sens qu’on va bien s’amuser
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La chaise
Voilà plus de 20 ans que je te supporte, toi qui te fait appeler Louikatorz, 20 ans que ton poids a augmenté et que tu t'en fouts. C'est moi qui doit en subir la conséquence, déjà que je suis en contact avec la partie la plus malodorante de ta personne, mais pas la plus moche car quand on voit ta tête ...
Mais moi, la chaise devant ton ordinateur, j'en ai marre. Déjà je craque, m'as-tu entendu ? Oui, n'est-ce pas, mais de ça aussi tu t'en fouts, tant que je te porte pendant que tu écris des âneries sur les forums internet.
Ça ne durera pas éternellement, je te réserve une surprise, tu tomberas de haut, ridicule humain que tu es ! Je sais que ça entraînera ma destruction car tu me jetteras aux ordures, sans remords ni merci pour tout ce temps passé, l'un contre l'autre.
J'ai pourtant un avantage, je serai récyclée, alors que toi tu finiras un jour en cendres, ce sera ma vengeance ! -
@Louikatorz Tout à fait ce que j'attends.
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Oh toi, divin objet, à la forme gracieuse d'une jolie danseuse ( oui, c'est ce que tu m'évoques quand tes bras sont ouverts ), qui occupe dans ma vie une place prépondérante.
Oui toi qui ne te désoles pas de dormir dans un tiroir la plupart du temps, parce que tu sais que chaque jour à une heure bien précise, en un rituel sacré, tu seras sorti de ton antre et que tu pourras alors faire la démonstration de tout ton pouvoir.
Par l'effet du mouvement d'une main complice, rotatif et plusieurs fois répété, tu fais parfois entendre comme un crissement, en rien agaçant car il est le prélude d'un autre son, attendu presqu'avec impatience, tonique et vivifiant.
Ce bruit fait pop et ce pop corne la page encore vierge du plaisir à venir.
Bref instant pré-orgasmique, bref mais essentiel, car sans toi, joyeux préliminaire, la jouissance qui s'ensuit de savourer un breuvage issu du sang des vignes n'aurait pas lieu.
Au moment de déguster les perles de ce nectar gorgé de soleil dont il a emprunté la robe tissée de fils d'or, j'entends une petite voix me susurrer dans le tréfonds de ma conscience :
" avec parcimonie ! Mais oui, mais c'est bien sûr, j'en parlerai à mon cheval ".
Tiens, tant que j'y pense, il faudrait que je te trouve un surnom digne de ton emploi ô combien indispensable aux épicuriens qui savent apprécier les plaisirs de bouche, qu'ils soient liquides ou solides. Parce que tire-bouchon, je trouve le mot un tantinet vulgaire. Tu objectes que tu te nommes aussi plus élégamment : limonadier.
Non, je n'adopte pas ce mot, pour la raison que je n'aime pas la limonade, trop sucrée à mon goût.
J'ai trouvé : élissadéliss ( hélice à délices ), ça te plaît ? Ce mot n'est-il pas plus enchanteur ? -
@ayamé plus j'avançais dans la lecture , plus je me demandais ce que j'allais trouver . Surprise ! . Très rigolo !
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La pince à dégrafer
Mais où donc est passée cette satanée pince à dégrafer ? Non mais quel fouillis c’est pas possible ce tiroir ! Et fouille et refouille et tourne et retourne, il y a tout, absolument tout dans ce tiroir, sauf ma pince…
Pourtant je suis du genre ordonné, normalement elle est dans un petit rangement en plastique où je la mets toujours. Comment ? qu’est ce que vous dites, c’est un mensonge ? Mais tout est bien rangé, les stylos ici, les ciseaux là, les mémo bien en vue, un petit carnet, des effaceurs pour corriger mes mots fléchés, une gomme, un crayon… Quoi ? Vous dites ? C’est le bo*del ? Mais non voyons tout est là, en vrac. Pardon ? Vous me demandez quand je l’ai vue pour la dernière fois ? Non mais on se croirait chez les flics, c’est la question qu’ils posent chaque fois aux suspects d’un délit.
Mais... en y repensant, je m’en suis servie hier soir pour dégrafer un document que je devais scanner. Et où je l’ai mise ? Mais dans le tiroir voyons, par contre, et j’en conviens bien à contrecoeur, elle n’y est pas. Me voici prise la main dans le sac, j’ai dû la poser ailleurs.
Coucou, jolie petite pince, où te caches-tu ? Ben quoi, ça ne vous arrive pas à vous aussi de parler aux objets ? Mais je vais te trouver, petite pince, où que tu sois, tu dois bien être quelque part, je t’aurai un jour, je t’aurai !!
Et voilà que je lève les yeux du tiroir et j’aperçois ma pince dans la petite corbeille posée sur le buffet, juste devant moi. Toute honteuse de ma mauvaise foi, je remets l’innocente pince à sa place. -
A vous ! Indispensables acolytes de mes fidèles amis.
A vous ! Mes fidèles compagnons d’aventures et de rêveries.
A vous ! Que vous soyez de papier, de bois ou de satin.
A vous ! Poids plumes délicats qui me disent où j’en suis.
A vous ! Qui, tout en finesse, me guidez toujours vers mon but.
A vous ! Qui m’aidez à suivre le fil de mes errances littéraires.
A vous ! toute mon affection et mes remerciements.
A vous ! mes dévoués marque-pages ! -
Voilà deux jours que je me morfonds dans ce placard. Reléguée dans un récipient avec un manche plein de poils, qui feraient bien de faire une mise en plis.
Je suis en train de me dessécher comme une vieille pomme.
Si ça continue je vais devoir lancer un S.O.S.
Tiens ! j'entends du bruit ! Et voilà de la lumière dans mon placard ! Miracle !
Je n'ai pas le temps de dire hourra qu'une main que je ne connais pas m'attrape et me fait tomber dans mon bain;
Oh ! mais c'est bouillant, ce truc ! Aïe !!!
ah... voilà un filet d'eau fraîche qui se mélange, me caresse, et je me sens enfin dans mon élément.
Mais , quelle est cette nouvelle odeur ? on a changé mon bain moussant !
bah... ça sent bon quand même.
Et voilà que la main me reprend , me fait caresser des objets pas très reluisants. Mais oui, je les reconnais ! c'est du matériel de camping.
Eh ! doucement ! on me frotte contre une paroi qui gratte ! Je n'ai pas l'habitude d'être maltraitée comme ça !
Ouille ! voilà qu'on me tord, et qu'on me tord encore ! arrêtez ! vous allez me déchirer ! de douces pressions, voilà ce que j'aime, et elles assurent ma longévité.
Pourquoi me fait-on glisser maintenant sur cette grande surface plane et sans eau ? C'est que je suis toute mouillée, moi, et je n'ai pas bien chaud...
On m'introduit à présent dans le bas d'un placard très froid ! eh, ça sent les pieds, ici ! sortez-moi de là !
je replonge avec délice dans mon bain tiède, croyez-moi, j'apprécie !
Mon bonheur est de courte durée car voilà qu'on me tord et retord encore...
je suis épuisée... pitié !
à moitié groggy, je me rends compte que j'ai réintégré le fond du récipient ...
Pousse-toi un peu, baton mal peigné ! que je fasse une sieste réparatrice. -
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Il ne paie pas de mine mais j’aime bien son élégance ; il est tout fin, il a du style. C’est un artiste.
Sans lui je ne suis rien . Il le sait. Il est mon guide Il m’offre la liberté d’imaginer tous les univers. Il est le plus doux de mes plaisirs quand il se soumet au moindre de mes désirs . Il sait exprimer ce que je pense .avec des mots de tous les jours. . Il va à la ligne pour m’éviter les faux pas ou me retenir quand je me noie .
Mais attention , il a ses humeurs. Il n’en fait qu’à sa tête. Parfois, il se montre capricieux . Il explose de rouge quand un trop plein d’émotions lui monte à la tête. . Et puis parfois, il joue les grands farceurs, . La page blanche lui plait bien ; il se contente de pirouettes ou de tracer des arabesques , noires, bleues, vertes.Il lui arrive de sécher dès que l’inspiration tarit. Dans un coin du plumier, il partage alors l’espace avec le crayon à
papier et attend patiemment que nous nous retrouvions enfin.Mon beau stylo à quatre couleurs , viens donc par ici au creux de mes doigts . Tu m'as manqué. Et si on faisait danser les mots toi et moi ?
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