« Mon jardin intérieur ? » répète l’homme.
Sa psychologue hoche doucement de la tête. Elle lui sourit doucement, d’un air encourageant.
« je ne suis pas sûr… de comprendre… »
L’homme, dans la jeune trentaine, vient juste de quitter son bureau. Sur les encouragements de sa thérapeute, il a laissé tomber la veste, mais porte encore sa cravate, impeccablement ajusté à son col. Assis dans un fauteuil, il garde le dos droit, les mains posées sur ses genoux.
Il connait l’expression, évidemment. La femme assise en face de lui le sait. Et il sait qu’elle le sait.
Soudain, son regard se trouble. Ses mains se crispent sur ses genoux, malgré lui. Que peut-il répondre à cette question ? Peut-il… veut-il… mentir ?
Péniblement, il déglutit. Il a conscience qu’il a baissé les yeux, mais n’ose pas, ne parvient pas, à les relever.
« Eh bien… je ne sais pas trop. Si je devais décrire … mon… jardin… »
Soudain, une image s’impose à son esprit.
« Eh bien, vous savez, quand j’étais jeune, nous avions un voisin. Il avait une très jolie maison avec une petite arrière-cour. Il ne s’en occupait pas, vous savez. De son jardin, je veux dire. Il y avait un joli petit banc, à l’abri d’un petit appentis. Mais... il y avait tellement de bazar, tellement d’objet abandonnés autours, tellement de friches... on n’aurait pas pu l’atteindre, même si on en avait eu envie. C’est dommage, parce que, elle aurait pu être belle, cette arrière-cour. »
L’homme laissa échapper un soupir. Et dans le silence qui suivit, il finit par murmurer :
« il n’avait pas le temps, disait-il »
« et vous, vous n’avez pas le temps ? »
« je ne sais pas. J’aimerais… »
Il s’apprêtait à ajouter un « mais ». Il ne l’avait pas fait, se souvenant de l’accord qu’il avait passé avec sa thérapeute. Il n’avait plus le droit de dire « oui, mais ». Il devait s’efforcer de dire « oui, et ».
Le sourire de la psychologue se fit plus franc.
« Nous avançons » dit-elle avec douceur et confiance.
L’homme releva les yeux et timidement, lui rendit son sourire. Un sourire qui manquait encore cruellement de confiance, mais ça viendrait. Doucement, un pas après l’autre, il allait sortir la tête de l’eau et reprendre les rennes de sa propre vie.
-
Décris-moi un mouton
Le bonheur n'est pas une chose toute faite. Il découle de vos propres actions
-
Décris-moi un mouton
Bonsoir @Les-Plumes
(j'ajoute @cupide, en attendant qu'elle réponde à mon invitation)Tout d'abord , pardonnez mon retard .En fait , je n'ai encore pas vu passer ce WE. Et , à mon grand désespoir, nous sommes déjà Dimanche soir . Et qui dit dimanche soir, dit nouveau départ.
Avant de vous annoncer la couleur du nouveau thème, je tenais à vous dire qu'après relecture de tous vos textes, je ne pouvais que me réjouir de la chance d'avoir une si belle équipe de plumes toujours présentes, toujours partantes . Voilà ! C'est pas grand chose mais c'est important pour moi de vous dire une nouvelle fois"Merci"
Allez ! je vous embarque pour une nouvelle destination.
Encore un peu de fantaisie .Chaque être possède dix mille mètres de ciel BLEU
sur sa tête.(Antoine de Saint-Exupéry)Et ben voilà, c'est avec le BLEU (symbole de l'apaisement, la confiance, la loyauté, la vérité, le rêve, )
couleur de l'ailleurs et de l'infini que votre muse devra composer ; laissez lui donc la parole pour des mots essentiellement peints en bleu ....Bises . Bonne soirée et bonne semaine à tous .
à très vite
| dernière édition par Kachina Réputation: 23365 | Messages: 16020 -
Décris-moi un mouton
@agathe parce que c'est de la positivité assurée et qu'elle a un effet calmant . Il parait que c'est la couleur à porter lors d'un entretien d'embauche car elle réflète la confiance en soi .
Y'a que du bon dans le Bleu -
Décris-moi un mouton
C'est intéressant comme thème.
Assez marrant aussi, car il y a peu, ma fille m'a dit : "toi, tu as un problème avec le bleu" soit disant que j'ai tendance à n'acheter que des trucs bleus... ^^ Et elle n'a pas tort, lol.Le bonheur n'est pas une chose toute faite. Il découle de vos propres actions
-
Décris-moi un mouton
@Artelise Je pense que rares sont les personnes qui n'aiment pas cette couleur, déclinable à souhait. Super ! si ce thème vous plait , et s'il peut générer de jolis mots, c'est encore mieux
| dernière édition par Kachina Réputation: 23365 | Messages: 16020 -
Décris-moi un mouton
@Kachina : de jolis mots, je l'espère, j'ai dû, comme toujours, obéir à ma muse.
Couleur bleue ? Elle se porte dès l'enfance avec les premières chutes, par manque d'adresse, car voilà bien une aptitude qui n'est pas dès la naissance innée.
Avec les coups aussi, quand on se cogne par manque de vigilance : cela fait partie des petits aléas de la vie.
Mais tout cela n'a guère d'importance face aux bleus au coeur que donne l'amour quand il se meurt. Non plus face aux bleus à l'âme quand le spleen s'empare de l'esprit parce qu'il y a des jours qui paraissent bien trop gris.
Mais pourquoi donc cette mélancolie quand, semble t-il, rien ne la justifie ?
J'ai cherché des réponses dans le bleu du ciel : l'azur m'a révélé que mon être est si petit face à son infini, mais qu'en lui je peux puiser cette indescriptible énergie qui fait aller de l'avant, malgré les doutes, les peurs et les échecs aussi.
Et puis j'ai écouté le chant de la Terre, judicieusement surnommée la planète bleue. Celui du vent qui peut se faire tout doux comme très violent, symbolisant alors toute mes colères, mais ma fureur de vivre tout autant.
Celui de la pluie, qui curieusement me donne l'impression de laver les plus tristes de mes émotions.
Et enfin i y a le bleu des yeux des fruits que j'ai produits, issus de ma chair, issus de mon sang, qui m'assure qu'il y a quelque-chose qui jamais ne disparaît.
Ce quelque-chose, chacun lui donne un nom, selon ses valeurs et selon ses croyances. Moi, je l'appelle Source de Vie, qui jamais ne se tarit.
Je crois d'ailleurs que le monde est né de cette couleur : du bleu nuit qui baignait le néant primordial, est sorti un beau matin le bleu pâle de la première aurore qui évolue ensuite tout au long du jour et des saisons en mille nuances de bleu. Et ce sont tous ces bleus qui ont permis à la Vie de se manifester sous des formes variées à l'infini.| dernière édition par ayamé Réputation: 14914 | Messages: 11165 -
Décris-moi un mouton
@Kachina si j'ai bien compris, on doit faire un texte en relation avec la couleur bleue, avec tout ce qu'elle peut signifier ou bien on doit la relier au calme, l'apaisement..?
Et merci bien.| dernière édition par Un Ancien Utilisateur Réputation: 0 | Messages: 0 -
Décris-moi un mouton
@cupide tout ce que cette couleur t’inspire . Liberté totale
Je suis preneuse de toutes variétés| dernière édition par Kachina Réputation: 23365 | Messages: 16020 -
Décris-moi un mouton
@Kachina aha côté variétés tu vas pas être déçue
D'après mes derniers renseignements, il serait tout à fait possible que le Graal ne soit ni un vase, ni une coupe, mais... un récipient.
-
Décris-moi un mouton
@Hilda-Van-Holp mais c’est bien ce que j’attends et à chaque ois, a vrai dire, je ne le suis jamais . Donc , va pour les surprises
| dernière édition par Kachina Réputation: 23365 | Messages: 16020 -
Décris-moi un mouton
%(#1020b0)[Peindre mes mots en bleu !
C'est ennuyeux, je ne suis qu'un bleu dans cet art !
Non, n'allez pas croire qu'il faut avoir du sang bleu pour s'adonner à ce plaisir.
Nombre d'amis sans le sou ont réussi à vivre en vendant leurs toiles.
Mais des mots ! les peindre en bleu !
Il me faudrait d'abord choisir le bleu...
Ah le bleu pervenche !
Comme les yeux de mes enfants.
C'est la plus belle couleur qui existe.
Mais il faudrait que j'ajoute un peu de fantaisie...
Que les mots soient joyeux.
Que diriez-vous d'un camaïeu ?
du bleu marine au bleu des cieux ?
C'est dit,
je vais les peindre ainsi.
Le résultat, j'espère, vous ravit.]| dernière édition par agathe Réputation: 10136 | Messages: 8431 -
Décris-moi un mouton
Une cyanose est une coloration bleuâtre des téguments des extrémités du corps humain due à une forte hypoxie et une désaturation. Donc un individu bleu n’augure rien de bon..doit-on alors abhorrer cette couleur ? Sachant aussi qu'elle évoque l'étendue du ciel, de l'océan et nous procure un sentiment de bien-être indéfinissable ?
Faisons un plongeon dans cette couleur. Plus on s’enfonce plus elle paraît infinie, on dirait qu’elle nous nargue et cela nous provoque. Le bleu alors devient mystérieux, dubitatif voire flippant. Il est enjôleur, nous plongeant dans une douceur vaporeuse, floue et nous berce. Nous aimons cela et continuons notre exploration même si au fond apparaît un signal rouge qui clignote. On ne distingue pas les limites de notre environnement et si on essaye de les fixer on sent comme un étau qui nous resserre le cœur. Il y a comme une peur indicible en voyant des bords sombres donnant sur le noir. Normalement il n'y a pas de méchanceté dans le bleu honnête, sincère, franc..superficiel...Mais celui-là est pas net, comme s'il se cache derrière un brouillard opaque.
On commence à se fatiguer, c’est encore loin ? Non, il ne reste pas beaucoup...pas beaucoup à quoi exactement ? Le signal rouge s’amplifie, il est maintenant accompagné d’un son rythmé, continu... Attendez ! Ce sont les battements de mon cœur..pourquoi paraît-il en détresse ? Et mon cerveau..il s'embrouille..trouve des difficultés à rester concentré... Non ! Tout cela n'est pas important, j'ai un guide fiable, le bleu, qui me fait avancer..mais il commence à s'assombrir ou ce sont mes yeux ? À propos de mes yeux..ils veulent sortir de leurs orbites..oui je le sens..c'est imminent..encore qu'est ce qui est imminent ?
Attendez, on suivait la couleur bleue au début, on essayait de l'explorer, de l'amener à se démasquer..mais nous voilà en train d'ôter le masque après le masque et ça n'en finit pas..on commence à se fatiguer et à se désespérer aussi..
Je vais juste respirer et on continuera...Ach ! Je ne peux pas reprendre mon souffle ! Je suis sérieux..j’essaye d’inspirer mais l’air n’entre pas..il n’y a pas d’air..mes poumons brûlent, mes cellules crient à l’hypoxie, mon cœur est en déroute, son muscle va s’éclater d’un moment à l’autre et mon cerveau..il met de la pression et veut de l’oxygène sur le champ mais il ne l’obtient pas et donc il l’accentue cette pression empirant la situation. Par tous les diables, qu’est ce qui se passe ? Je veux de l’air, je veux ce putain d’air..une gorgée mais je ne peux pas respirer ! Je veux crier, tout mon être crie mais aucun son ne sort..je suffoque..c’est la fin..je ne peux rien sentir de mon environnement..un dernier effort..ouvrons les yeux et perçons ce voile bleuté...Mais c’est du noir ! Du noir pur..attendez..je sens quelque chose sur mon visage, c’est doux, froid et ça s’appuie..ça met de la pression..son odeur est familière ou ce qu’il s’en dégage..ce..c’est un..OREILLER.. -
Décris-moi un mouton
@cupide je m’attendais pas à cette chute . tu m’as bien tenue en haleine jusqu’au bout . j’ai bien fait de te laisser quartier libre Tu as une plume (d’oreiller ) qui n’appartient qu’à toi et j’aime bien la retrouver
| dernière édition par Kachina Réputation: 23365 | Messages: 16020 -
Décris-moi un mouton
voici ce que cette couleur m'a inspiré.
4 saisons, 4 haikusLa mésange bleue
Chante dans les branches nues
Le printemps arriveCiel bleu mer bleue
A l’horizon se mêlent
Camaïeu d’étéBlés mûrs et blonds
Sur fond de ciel bleu acier
Contrastes d’automne.Gants bleus élégants
Et chaude écharpe turquoise
Froidure de l’hiver.
Edit :
@ayamé a dit dans Décris-moi un mouton :
Et puis j'ai écouté le chant de la Terre, judicieusement surnommée la planète bleue. Celui du vent qui peut se faire tout doux comme très violent, symbolisant alors toute mes colères, mais ma fureur de vivre tout autant.
que j'ai aimé cette phrase !
Le bonheur n'est pas une chose toute faite. Il découle de vos propres actions
| dernière édition par Artelise Réputation: 6900 | Messages: 4159 -
Décris-moi un mouton
@Artelise Je suis friande d'Haikus . Quelle bonne idée d'avoir associé cette forme de poème à la couleur bleue. Ca matche parfaitement
-
Décris-moi un mouton
Il était tombé par terre sans faire de bruit. Un petit papier plié en quatre, attaché par un ruban bleu clair. Elle l’avait regardé quelques secondes, un peu surprise par cette apparition inattendue. Depuis combien de temps était il prisonnier des pages de ce livre ?
La jeune femme l’avait ramassé avec un peu d’hésitation, avait regardé le petit ruban soigneusement attaché et le papier un peu jauni par le temps.
Le hasard… quatre cartons remplis de livres qu’elle avait récupérés dans l’appartement de sa tante Paula partie rejoindre son époux au Paradis, la seule chose qu’elle avait voulu prendre car de toute façon personne n’en avait voulu. Et voilà que le premier livre qu’elle prenait dans le premier carton ouvert lui livrait cet objet étrange et mystérieux. Que pouvait-il bien y avoir à l’intérieur ? Elle était partagée entre la curiosité de découvrir un secret, et la gêne de lire quelque chose qui ne lui était pas destiné.
Elle caressa doucement le papier posé sur la paume de sa main, puis le ruban bleu qui formait une sorte de croix, comme pour demander la permission d’ouvrir, d’entrer sans frapper, par effraction.
Enfin, elle tira avec précaution sur le ruban tout en tenant le papier, et le nœud se défit. Elle le posa sur la petite table qui se trouvait devant elle, le regarda à nouveau, comme attirée par ce bleu pâle, et ouvrit lentement le petit papier, découvrant une écriture régulière, plutôt masculine.
« Mon amour, ma chérie »…
Son coeur se mit à battre tandis qu’elle découvrait l’intégralité du texte. Puis une larme coula sur sa joue, suivie par une autre. Il y avait en tout huit lignes, qui se terminaient par la signature : Jean. Une lettre d’amour avec des mots doux et intimes qu’elle était gênée de lire car ils évoquaient la relation entre deux êtres qui s’aimaient, des phrases charmantes et érotiques, adressées à sa tante Paula. La lettre avait été repliée et le ruban attaché de nouveau, comme pour retenir ce texte à jamais à l’intérieur. La jeune femme en fit de même, puis elle replaça la lettre dans le livre qui était resté ouvert à la même page, un début de chapitre. C’est alors qu’elle remarqua le titre du livre : « Un jour , un amour ».
Souvent elle repense à cette lettre, imagine ce Jean, soldat, qui avait daté ce petit mot du 21 Août 1914, qui sans doute avait donné sa vie pour la patrie, et le chagrin de sa tante qui n’en avait jamais parlé à personne. Elle s’était promis d’en faire de même et avait replacé le livre dans le carton...
Les gens qui ne rient jamais ne sont pas des gens sérieux
-
Décris-moi un mouton
@Les-Plumes
A la bourre, comme d'hab ! mais je vous donne RV tout à l'heure.
Au loin une ligne pure, bien droite se dessine, comme sur une page blanche .
Je la surprends, elle est là, habillée d’un bleu délicat, couleur océan. Sans répit, sans mesure, passionnément, elle assaille les bras de sable de son amant.
L’esprit se perd devant cette mystérieuse étendue d’eau, source de vie, mère du monde, fille du silence, sel de la vie .
Sur cet espace instable, les pas flottent, les pensées laissent passer la vague, glissent , coulent, et se noient sans laisser de trace.
Face à cet éternel va-et-vient, que rien ne peut apprivoiser, j’assiste ,yeux mi clos, au miracle d’une union magique , quand ciel et mer parés d’or et de cuivre, fondent et s’endorment, et je repense alors à tout ce que j’ai cru « or »jusque là| dernière édition par Kachina Réputation: 23365 | Messages: 16020