@Artelise Il y a longtemps, j'avais lu des études sur le sujet, qui concluaient, en gros, à la fonction sociale essentielle des conversations du quotidien, apparemment vides de sens.
Ces études, que je ne retrouve pas, m'avaient en tout cas extrêmement convaincue.
Je pense qu'il y a moyen de retrouver les travaux sociologiques sur le sujet en passant par la notion de "bavardage ordinaire" plutôt qu'à la traduction anglaise.
J'ai personnellement tendance à considérer qu'il ne faut jamais se forcer à rien. Mais c'est peut-être parfois un mauvais conseil.
À froid et cyniquement, on le sait toustes que c'est de l'échange creux. Mais ce comportement de "parler dans le vent" participe à la cohésion et par conséquent à l'intégration, la reconnaissance, des individus dans le groupe. Ce qui peut être un problème pour les personnes qu'un tel bavardage rebute (c'est le cas souvent dans le TSA, mais pas seulement). Pas non plus un problème insurmontable puisqu'il y a d'autres moyens !
Mais il est vrai que l'on peut être rapidement considéré froid, et par une hyperbole souvent faite, antipathique quand on ne joue pas le jeu des codes établis.
Les répercussions sociales vont avoir elles-mêmes des répercussions psychologiques...
En dehors de ce premier jugement possiblement subi, je crois aussi que ces conversations creuses, avec tout le langage non-verbal qui les accompagne, le ton, les traits du visage..., permettent de nous jauger les uns les autres (deviner des affinités communes ou une forme de compatibilité), et sont donc parfois de superbes portails pour des relations qui peuvent devenir amicales. Pour beaucoup d'entre nous, j'imagine que c'est le 1er pas inévitable quand on rencontre autrui. Et la relation débute réellement quand on sort justement du small talk, comme je l'ai supposé dans mon message précédent.
S'efforcer de satisfaire ce qui chez autrui répond à un besoin (alors qu'on ne l'éprouve pas soi-même) me semble donc bénéfique, et si, notamment dans le cas précis de tes enfants, cet apprentissage aboutit, je pense que c'est tant mieux. Ça leur donnera un "outil" en +.
S'il n'aboutit pas, de mon point de vue personnel, ils deviendront simplement des personnes pour lesquelles il faut un peu + de temps pour se faire une idée et pour apprécier ou non. Des personnes qu'il faut réellement apprendre à connaître ; mais je dirais que vraiment beaucoup d'individus sont comme ça aussi (et ce fil le montre...). Donc encore une fois, pas un problème insurmontable ! Et surtout ça ne change rien en soi à la "valeur" (pas joli ce mot) d'une personne.
Je précise que je n'ai pour ma part pas réellement de soucis avec ce mode d'échange. Ou seulement par périodes (quand je ne vais pas bien, c'est extrêmement pénible). C'est une relation à autrui qui en outre nous permet de temps en temps d'ensoleiller un peu le quotidien d'autrui, parfois des gens isolés, et en cela je dirais que, comme un sourire, ça ne coûte rien ou ça coûte peu, mais ça peut offrir beaucoup.