@kachina a dit dans La tristesse fait-elle fuir les autres ? :
@icescream : c'est bien ce que j'ai dit. Le soutien tu le trouves forcément auprès de tes plus proches qui savent tendre l'oreille.
Tu veux dire de celles et ceux de tes proches qui savent tendre l'oreille !?
Car il y a des très proches qui ne savent pas.
@Un Ancien Utilisateur a dit dans La tristesse fait-elle fuir les autres ? :
Vous êtes tous sur la même longueur d'onde, c'est bien mais personnellement je trouve votre discussion ennuyeuse, j'ai trouvé ça sur Wikipédia :
Le mot drame vient du latin drama, issu du grec δράμα qui signifie « pièce de théâtre ». Il n'a donc pas, à l'origine, le sens « tragique » avec lequel on l'associe aujourd'hui.
Je me demande comment on a associé le sens tragique au mot drame, ce n'est pas parce qu'il y avait toujours une préférence chez le public de la tragédie? ce n'est pas parce que la tristesse attire au lieu de faire fuir?
Vous ne croyez pas que la mélancolie était toujours vue dans l'imaginaire collectif comme une pulsion créative liée au génie? (au moins dans le domaine des arts)
Je ne contredis pas ce que vous dites, j'attire simplement votre attention sur le fait que si vous aimez voir de la tristesse sur votre écran et pas dans la vraie vie, c'est que dans le second cas ce qui vous fait fuir c'est le sentiment de responsabilité morale envers la personne triste, vous aimez la tristesse, mais vous ne voulez pas être impliqués, non?
Simple et savoureux
La tragédie chez Aristote a, entre autre pour fonction la catharsis. L'expulsion des émotions et sentiments désagréables, ou considérées comme néfastes. Je me demande quand le drame commence à être confondu (parfois) avec la forme singulière de drame qu'est la tragédie ? Est-ce le renouveau du théâtre au 16e / 17e siècle qui introduit cette progressive confusion, partielle ? avec le mélodrame, peut-être...
Toujours est-il que le drame dans le sens maintenant acquis reste moins cathartique que la tragédie. Le drame est plutôt, pour moi, une simple et banale histoire humaine, lambda ou presque. Alors que le tragique emporte des sentiments, au-delà des simples émotions, vers un vertige existentiel, vers des passions à résoudre.
Je te suis assez sur l'idée qu'il y a une fascination, mais peut-être moins pour la tristesse que pour la banalité du drame, qui n'est peut-être pas toutefois que tristesse. Et le tragique n'est pas moins recherché je pense mais plus rare...
Le refus de la responsabilité morale est très bien vu. N'est-ce pas assez logique dans une époque hyper individualiste ? On voit que moralement, la condamnation de l'absence de compassion et d'aide, ou a minima d'écoute, reste nécessaire, de bon aloi. Mais on sent qu'elle ne veut pas aller très loin non plus, pas "trop" loin. L'avantage de ce "trop" est qu'il est mouvant, indéfini, qu'on pourra facilement l'invoquer. Surtout pour se déculpabiliser en reportant la culpabilité sur celle ou celui qui se "morfond", et qui doit donc endosser la responsabilité morale de ses propres difficultés... Certes cette tension morale est perceptible, et son inconfort, sa limite, le risque de la voir rejaillir sur soi inopportunément, etc. invite à prendre des gants, à reproduire aussi un discours longuement élaboré, surtout depuis l'apparition de la psychanalyse, de "pose des limites" comme "saines", de professionnalisation de l'aide, de replis, d'isolement volontaire, d'exclusion sanitaire comme savoir-vivre... On flirte un peu, sans y "trop" toucher, avec l'égoïsme devenu valeur. Mais n'est-ce pas aussi par généralisation, si ce n'est du mal être, tout au moins du manque d'aise à être dans les sociétés contemporaines, désenchantées ? Chacun se sent avoir déjà bien à faire avec lui-même, et ne plus être formé à autant de solidité que les anciennes générations (dont, en grande partie ne plus vraiment avoir les béquilles du religieux, et avoir bien du mal à trouver le transcendant ailleurs). D'où la fascination pour les drames, qui permettent de relativiser, à l'aune d'une supposée banalité plus dramatique que celle éprouvée dans le réel. Cela en attendant le tragique, qui lui pourrait édifier. En attendant, il faut cependant pour la plupart faire "comme si", donner au moins une apparence de force, pour se sociabiliser, se lier, se rapprocher, s'estimer et se faire estimer, mais... sans qu'en soit demandé "trop"...Ce fameux "trop", carton jaune, voire rouge, à sortir sur appréciation arbitraire. En réalité, refuge, pour ne pas laisser voir l'envers du décors...
Petits additifs possiblement utiles :
Christophe Dejours, Souffrance en France
Alain Ehrenberg, La fatigue d'être soi