Un peu comme @Chibi, j'ai des anecdotes sur des goûters et pots ou je ne sais pas comment appeler ça.
Ayant une phobie sociale, ce genre d'événements "mondains" est presque insurmontable pour moi >.<
La plupart du temps je n'y vais pas.
Quand les camarades de classe organisent un petit "on pourrait aller boire un verre tous ensemble pour fêter la fin de la période", je n'y vais pas. Ou quand l'école a organisé la galette. J'y suis allée, mais je suis restée à l'écart. De même au travail, ou dans la vie de tous les jours.
C'est plus rare, mais ça m'arrive de dire que je viendrais, de vouloir y aller, mais au dernier moment de me défiler >.<
De toute façon, quand j'y vais ça se passe mal alors...
Là des fois au boulot, il y a des pots. J'y vais pour faire acte de présence, mais je reste littéralement dans mon coin, en me faisant la plus invisible possible, un gobelet à la main un peu à hauteur de mon visage pour faire bouclier, vide depuis longtemps car je n'ose pas m'approcher de la table pour le reremplir. Je ne mange rien, je ne parle avec personne, et je m'éclipse dès que je peux avec un immense soulagement. Et au final si je n'y étais pas allée, ça serait revenue exactement au même puisque personne n'a remarqué que j'étais là.
Même entre collègues. On mange ensemble le midi, mais si personne ne m'inclut dans la conversation, généralement je ne dis rien. Et après ils prennent un café. Moi je n'aime pas ça, mais je reste à côté, mais généralement je reste légèrement en retrait, à ne rien dire.
L'autre jour une amie m'avait invitée à une soirée jeux de société. J'ai dit oui, et j'ai appris après qu'il y aurait des gens que je ne connais pas. Quasi que des gens que je ne connais pas en fait. Heureusement que mon mari venait aussi, sinon j'aurais annulé finalement...
Et là, cette même amie voulait faire une soirée karaoke. J'ai dit non direct, parce que même si mon mari vient, chanter devant autant de gens c'est mort...
Le problème c'est que cette phobie sociale ne se manifeste pas que dans ce cadre. C'est méga chiant (voire handicapant) dans la vie de tous les jours. Je ne peux pas parler au guichet à la poste ou à la banque, aux vendeurs, aux serveurs... Je demande à chaque fois à mon mari de parler à ma place. Enfin tout du moins de lancer la conversation à ma place. Après ça va à peu près.
C'est chiant dans le cadre scolaire aussi. Je ne peux pas participer en classe.
Quand j'étais au lycée, je demandais au début de l'année aux profs de ne pas m'interroger. Certains le faisaient quand même... De manière générale j'étais immobile en cours, vraiment parfaitement immobile pendant toute l'heure, juste les yeux qui suivaient au tableau et la main qui écrivait. Et quand on m'interrogeait, je me mettais à rougir, suer, trembler, avec du mal à respirer, et comme je ne répondais pas, les autres commençaient à se demander quoi, à murmurer, à rire éventuellement, et donc c'était de pire en pire...
C'était ma pire période je crois, le lycée...
Ensuite dans le supérieur, j'ai appris à faire des présentations orales. Je ne peux toujours pas participer en classe, mais je peux faire des exposés et tout. C'est paradoxal...
Un souvenir récent particulièrement pénible avec ma phobie sociale, c'était quand j'étais en master pour devenir prof (grossière erreur). On avait un cours de musique, où la prof nous montrait par l'exemple ce qu'on pouvait faire avec les élèves. A un moment, elle a demandé à la moitié de la classe (dont je faisais partie) de descendre devant tout le monde et de marcher, pendant qu'elle mettait de la musique. Juste marcher. On était plusieurs. Mais même ça c'était une torture. Je l'ai fait, parce que j'ai été prise de court, mais c'était horrible. Ensuite après la pause, il y avait un autre exercice où on était à nos place, et il fallait se lever quand on entendait tel ou tel son. Je n'ai pas pu, je suis restée assise tout du long, en pleurant. Ensuite la prof m'a dit "vous n'avez pas fait l'exercice". J'ai secoué la tête, et comme elle a vu que je pleurais, elle n'a pas insisté. Lors du cours d'après, j'ai séché.
Je sais que c'était débile de ne pas faire l'exercice, puisque ça me faisait encore plus remarquer, mais je ne pouvais pas... Je ne pouvais pas faire ce simple geste de me mettre debout.
Toujours dans cette formation, on avait des cours de sport. J'ai l'immense avantage d'avoir de l'asthme d'effort et d'autres problèmes qui me dispensent d'EPS... généralement ! Mais pas toujours. On a eu un cours de danse. Pas de "danse", mais d'enseignement de danse, donc on devait faire des trucs qu'on pourrait ensuite refaire avec les gamins. Et ça, honnêtement, mon asthme n'est pas suffisant pour me dispenser de faire une ronde... Du coup j'ai séché le cours, tout simplement...
A la fin de l'année il y avait un autre truc de sport. J'y étais (j'étais obligée même si je restais sur le côté), et là le prof a eu la brillante idée de prendre 3 personnes qui devaient jouer le rôle des profs, et les autres jouaient le rôle des élèves. Et donc, prof c'est pas (trop) physique, donc c'était l'occasion parfaite de me faire participer ! BIGRE ! Encore une fois j'étais prise de court, je l'ai fait mais c'était une torture...
Oh et toujours dans cette formation. Premier cours d'anglais : la prof décide de faire des jeux pour apprendre à se connaître... MEILLEURE IDEE DU MONDE !!! (non).
Premier jeu, on a une balle, on doit dire le nom de la personne a qui on la lance, puis lui lancer. Si on se trompe, on est éliminé. Mais comme je ne suis pas du tout sociable, personne ne me connait ! Donc personne ne me lançait la balle ! Donc je suis restée jusqu'à la fin ! Parce qu'en plus, les rares fois où j'avais la balle, j'avais très envie de me "tromper" pour être éliminée, mais ma phobie m'empêchait de faire volontairement une erreur ! CONNERIE !!!!!
Deuxième jeu, la moitié de la classe devait marcher au milieu des autres, en mimant des animaux ou je ne sais plus quoi. J'ai demandé à la prof si je pouvais lui parler en privé. Elle a vu que j'étais en mode feuille morte, donc on est allé dans le couloir et je me suis mise à chialer en disant que je ne pouvais pas le faire. Heureusement elle a été compréhensive et je suis restée dans le couloir pour me calmer, puis je suis revenue une fois son stupide jeu fini.
Pour revenir au sport et au lycée. J'étais dispensée d'EPS. Mais il y a eu une période où ma dispense était finie et je n'avais pas la nouvelle. J'ai dû aller aux cours de volleyball. Je restais debout sur le terrain, un peu au fond, sans bouger, sans rien faire. Ce qui est con puisque ça me fait encore plus remarquer, mais je n'y arrivais pas. La prof m'a dit que si c'était pour faire ça, je pouvais rester chez moi. Je l'ai prise au mot et j'ai séché les cours suivants.
Le truc c'est que je ne suis pas solitaire : je souffre de cette situation. Ce n'est pas par choix. Mais du coup les gens croient que je suis solitaire, et bizarre et antipathique. Donc forcément, ça n'aide pas aux relations...
Je me souviens que quand j'étais en prépa, on a fait un stage linguistique à l'étranger et on était 4 dans le même petit appartement. Il y avait une fille qui ne m'aimait pas parce que j'avais l'air hautaine et antipathique, genre première de la classe, qui refuse de se mêler aux gens et tout. A un moment elle m'a lâché tout ça dans le pif, on s'est engueulé et j'ai chialé, et finalement elle a compris. Après ça allait mieux avec elle. Mais bon, c'est con...
Oulah, j'ai fait un pavé... Désolée, il fallait que ça sorte >.>