@ayamé a dit dans Le poids des apparences :
@Ragnar : très vrai, ce que tu dis.
Cependant, il y en a qui sont très peu exigeants envers eux-mêmes et beaucoup envers l'autre.
Contre la tyrannie de l'apparence, le ras le bol d'en souffrir finit parfois par amoindrir l'exigeance de la silhouette de rêve.
De toutes façons, maigres comme gros, on vieillit et les uns comme les autres constatent que malgré les efforts dans l'hygiène de vie,
la " beauté du diable " fout irrémédiablement le camp.
On ne peut être ce que l'on a été. Il y a un deuil à faire et ce n'est pas si facile à faire, c'est plus ou moins douloureux.
Les trentenaires n'en sont pas encore là, mais passé 50 ans, le problème commence à se poser.
J'ai évoqué ça en parlant de la façon dont des femmes jugeaient leur jugement antérieur comme "jeune".
Pour continuer de se flatter et d'assurer leur estime d'eux-mêmes, d'elles-mêmes, beaucoup préfèrent parler de 'maturité' que de vieillissement, et attribuer leur 'ouverture' d'esprit à l'expérience etc. en réalité, il s'agit essentiellement d'un recadrage rarement volontaire en fonction des attentes trop longues, de l'injustice à ne pas obtenir ce qu'on croyait dû, de l'horloge qui tourne (je ne parle pas seulement de reproduction), etc. Ainsi s'acquiert, souvent assez douloureusement un certain réalisme. Et j'ai noté si souvent que les femmes y avaient plus de mal que les hommes. Kaufmann montre bien ça dans la femme seule et le prince charmant. Cette préférence pour la solitude plutôt que d'en rabattre sur les caractéristiques impératives du prince qui leur était promis par leurs représentations disneyisées (entre autre).
Intéressant que même après certaines remises en cause des vingt dernières années, cela n'ait que peu changé. Comme le montre l'immense succès de 50 nuances de Grey : jeune homme beau, riche, puissant, et avec le petit côté sulfureux qu'il faut maintenant assumer pour être une femme à jour des évolutions des mœurs... (soumise mais avec assentiment contractualisé*)
** Nous avons là autant d'évolution des rapports de sexe ou de genre que d'affirmation progressive de la primauté contractuelle du droit coutumier anglo-saxon contre le droit romain, aussi bien par des pressions économiques (traités bilatéraux par exemple) que par du soft power culturel (contrats de diffusion des biens culturels, exportation de jugements sur l'autre ( reformulation de la race contre l'ethnie, radicalité queer sur le genre, etc.).*