Låt den rätte komma in est un film suédois réalisé par Tomas Alfredson sorti en 2008. Il est tiré d'un roman de John Ajvide Lindqvist.
N.B. à ne surtout pas confondre avec le remake américain de 2010, raté, intitulé Laisse-moi entrer (Let Me In).

Ikea :
Oskar a 12 ans, pas d'ami, une personnalité fissurée, sans doute parce qu'il se fait harceler quotidiennement à l'école et qu'il vit dans la banlieue moche de Stockholm dans les années 80. Mais l'espoir renaît lorsqu'il fait la rencontre d'Eli, qui vient d'emménager dans l'appartement voisin.

(Je ne raconte volontairement que les premières minutes du film, car c'est bien plus génial de ne rien savoir sur cette intrigue en amont. Pitié n'allez pas consulter wiki ou allociné : le film y est spoilé dès les premières lignes.)

Un film vraiment singulier et remarquable, captivant, qui déroute juste ce qu'il faut, et dirigé avec beaucoup de finesse (les suédois savent ce qu'ils font, ya pas à dire).

Pas simple à classer, car c'est un film à interpréter. Pour être plus claire : au premier visionnage je l'ai rangé indiscutablement dans le genre horreur, car il y a plusieurs scènes bien saisissantes voire flippantes, et du sang; mais dès le second visionnage, plus rien ne m'a effrayée, je n'y ai vu que la rencontre poétique, timide et délicate de ces deux personnages peu communs. Très curieux comme ressenti ! (J'adore. C'est le plus merveilleux au cinéma, à mon sens, quand on est bousculé dans ses habitudes tranquilles.)

D'autres qualités : la photographie est sublime (les scènes de nuit et de neige ), les acteurs sont très crédibles, le récit glisse avec facilité (sans les grosses caisses hollywoodiennes, ça fait du bien), et la fin est super !

J'ajoute pour peut-être vous convaincre : injustement pas présenté (par frilosité ?) dans les festivals les plus grand-public, le film a tout de même raflé une pluie de récompenses méritées (à TriBeCa, Toronto, etc.) et moult critiques élogieuses.

Connaissez-vous ce film formidable ? Avez-vous envie de le voir ?

@Shanna
J'avais déjà envie avant, depuis le sujet des films qui font peur. Maintenant avec plus de détails, ça confirme, dès qu'il est sur N/AP

Je dois confesser que j'ignorais que celui de 2010 était un remake et je l'ai vu y a longtemps, j'en ai aucun souvenir si ce n'est que je m'étais dit "mouais bof, c'était limite nul"... Mais maintenant que je vois ce que tu en dis...

@LeaPierce

@Shanna je l'ai vu en 2011, autant dire que je me souviens de quasi rien

@LeaPierce Mais tu vois sans doute le soin avec lequel je

@Shanna Oui c'est bien. D'ailleurs quand j'ai regardé le film c'était pour l'actrice, c'était donc une belle surprise ^^

Vu, il y a un bout maintenant. J'en garde toujours un bien agréable souvenir ! Par contre, "horreur", pour moi pas du tout ^^

Un peu dans la veine de Io non ho paura (devenu L'Eté où j'ai grandi en VF) selon moi, même si la thématique diffère et que je préfère Morse. Un film à la fois doux et dur je trouve, visuellement et narrativement parlant, il explore les terreurs enfantines comme les rapports humains,

Spoiler

enfin, vous verrez...

Du coup, j'avais vu le nom en version suédoise des films qui font flipper sa maman (nom approchant), sans percuter qu'il s'agissait de Morse ^^ Bon, donc s'il m'a pas fait flipper sa mère, j'ai passé un excellent moment de Cinéma devant ce film. Comme @Shanna je le recommande vivement !

hop, on remonte suite au challenge cinéma. Comme dit @Shanna, surtout n'allez pas voir de résumé wiki ou autre avant, ça spoile !!

Le film est superbe, tout en nuances, très beau et peu violent, malgré le thème traité (je n'en dis pas plus, volontairement, comme mes VDD). J'aime l'ambiance nordique tout à fait retranscrite, on a l'impression d'y être...

Le remake je ne l'ai as trouvé si mal. Il ne vaut largement pas l'original, et à la limite je conseillerai de voir le remake avant pour ne pas être déçu après, mais il se regarde.

Bref, j'ai adoré et je conseille Morse !

Vu ce soir, on ne perd pas de temps avec le challenge ciné et vu que j'ai l'intention d'arriver à 400 points au 31 décembre...(c'est pas vrai hein )

Sans grande surprise, un film proposé par @Shanna est par définition de haute qualité, et bien j'ai adoré ️

C'est un petit poème ce film!!! La patte nordique est toujours aussi savoureuse, j'adore ce sentiment de voir autre chose, un truc qui est bien inhabituel, et là c'est vraiment une narration à part, un peu suspendue dans le temps...

J'ai retrouvé ici un peu même le style que dans Babycall, pas pour l'histoire évidemment.

L'histoire donc...bon assez rapidement on capte de quoi il s'agit et les indices arrivent très tôt dans le film!

Je ne qualifierais pas ce film d'horreur (peur zéro), c'est plus un film émouvant avec touches fantastiques. Le combo jeu des deux enfants absolument génial, mélodies magnifiques qui accompagnent les scènes et rythme très particulier, entre lenteur et émerveillement (surtout quand la fillette joue, je la trouve rayonnante!), ça donne une histoire assez hypnotisante!

Et il n'y a pas beaucoup de dialogues en plus, Oskar aime ne pas trop répondre quand on lui parle!

L'image est vraiment belle comme dit plus haut, c'est très bien filmé et les plans sont souvent superbes, beaucoup auraient pu être l'affiche du film ! Et le décor avec la neige c'est charmant (ainsi qu'un peu moche, comme dans Babycall, ils n'ont pas des villes qui donnent envie d'y passer ses vacances )

Il y a certaines scènes qui claquent bien à l'écran :

Parcontre j'ai trouvé une scène très ridicule

n'importe quoi

Quand la femme mordue retourne dans son appart, et que les chats lui sautent tous dessus, à un moment on voit la scène par la fenêtre et c'est exactement comme dans les films comiques très lourds genre Scary Movie ou les parodies des Nuls, elle court avec 8 chats qui s'accrochent à elle

J'ai aussi aimé le fait que tout n'est pas expliqué, ça donne un côté mystérieux à l'ensemble !

Un super moment, on ne voit pas le temps passer pendant les presque 2h qu'il dure! Et je suis pleinement satisfait comme ça, aucune envie de voir le remake américain

@Biquette @jool Merci pour vos retours, ça fait plaisir de voir qu'on a aimé les mêmes détails de ce chouette film !
Je suis bien d'accord pour dire que c'est pas vraiment un film d'horreur stricto sensu, mais c'est pas trop possible d'ignorer les quelques scènes un peu gores... Disons que je le montrerais pas à un enfant !
D'accord également pour la scène ridicule dont tu parles Jool, ça m'a toujours fait rire aussi ce moment improbable...

J’arrête les films d’horreur pour ce challenge j’en peux plus…

Alors, avant tout, je vous arrête tous tout-de-suite : ce film n'est PAS un film d'horreur ! Je tenais à le signaler avant la balise Spoiler pour ceux qui n'auraient pas vu le film et que cette étiquette rebuterait (@Shanna aurait dit "qui sont trop flipettes pour ça")
Une fois passé ce préambule, impossible de donner son avis sur ce film sans mettre de balise spoiler, donc ceux qui ne l'ont pas vu, je vous conseille vraiment d'aller le voir (il est dispo sur Prime) avant de cliquer....

... ici !

J'ai vu ce film hier soir avec ma fille (vous affolez pas, elle a 14 ans, elle ne sera pas traumatisée !) et je ne regrette pas, c'était un film parfait à regarder pour noël

Malgré quelques scènes un peu dures (mais franchement, quelqu'un qui a vu un film de Scorsese ou de Tarantino a vu bien pire !), je trouve l'histoire abordée avec beaucoup de délicatesse.
Parmi tout le bestiaire classique des "monstres" du cinéma, le vampire (puisque c'est de cela qu'il s'agit) est celui qui a le rapport le plus évident avec le romantisme. Toute histoire de vampire contient une histoire d'amour, et ce film ne fait évidemment pas exception.

Ici, le réalisateur prend le mythe à contre pied. Nous sommes plus habitué à voir de frêles jeunes filles tomber amoureuses d'un vampire homme. Les critiques en mal de psychologie freudienne basique y voient là tout un lot de symboles évidents (l'image de la fameuse morsure dans le cou, symbole érotique fort, associée au sang qui coule, symbolisme de la perte de l'innocence et de la virginité, etc.)
Ici, le vampire a ici une apparence féminine, ce qui n'est pas banal (mis à part l'exemple grand-guignoleque de Vampirella), et de plus elle semble très jeune. Cette double entorse au mythe donne un petit vent de fraicheur sur le genre qui commençait à passer de mode. Nous sommes heureusement sortis des années noires ou nous avons vu déferler jusqu'à l'écoeurement la mode des vampires initié par Coppola et Anne Rice (qui nous a quitté récemment), puis repris dans nombre de séries et de films, dont je tairais le nom par charité chrétienne (mais que vous aurez tous reconnus).

Les personnages de vampire ont par ailleurs très souvent une double identité, ce qui est repris par moment ici, où Eli se métamorphose en une femme plus agée quand elle est submergée par son coté vampirique.

La sexualité n'est pas tellement le thème central du film. D'ailleurs, le statut féminin de Eli est remis en cause à plusieurs reprises dans le film. Il s'agit ici plutôt de passage à l'âge adulte par l'émancipation, plutôt que par la perte de l'innocence. Oskar finit par quitter la ville. Il faut dire qu'entre une école où il était rejeté, un père aux abonnés absents et une mère distante (les deux personnages ne sont vus dans la même pièce que pendant quelques courtes secondes, et se parlent à peine), il ne perd pas grand chose.
Par ailleurs, les adultes dans ce film sont plutôt pathétiques et sont les seuls à faire les frais de la soif de Elie.

Bref, je vais arrêter de tergiverser, mais j'ai beaucoup aimé ce film. Je trouve que l'actrice qui joue Elie (Lina Leandersson, merci Google) apporte beaucoup de fraicheur, qui n'est pas sans rappeler la performance de Millie Bobby Brown quand elle interprête Eleven dans Stranger things. Dans les deux cas, on retrouve cette ambiguité : un personnage à la fois mortellement dangereux et fragile.

Au fait, pour ceux qui ne seraient pas d'accord avec mon avis "c'est pas parce qu'il y a du sang que c'est un film d'horreur", voici un argument : ma fille m'a dit que les scènes qui l'ont mis plus mal à l'aise ne sont pas celles où le sang coule à flot, mais celles qui montrent le harcèlement scolaire véçu par le personnage principal. Dans le premier cas, n'importe quel spectateur sait qu'il s'agit de cinéma, alors que dans le second, ce sont des scènes quasi banales d'un quotidien vécu par des milliers d'enfants tous les jours.

Alors, qui sont les monstres ici ? De quel coté est l'horreur ?

Maintenant, pour répondre aux questions de @jool :

@orabig a dit dans Morse (Låt den rätte komma in) :

Spoiler

Son "père", plutôt serviteur j'ai l'impression, il y a un rapport de dominance dans les quelques scènes où on les voit ensemble, il était quoi pour elle?

Je pense (et plus j'y pense, plus ça me semble évident) que si on se projette sur ce qui va se passer après le film, Oskar va partir vivre sa vie aux coté de Eli, et qu'ils vont aller de ville en ville pour lui permettre de survivre sans se faire repérer. Mais comme tout bon vampire qui se respecte, Eli est immortelle et ne va pas vieillir ("j'ai 12 ans depuis très longtemps") au contraire de Oskar qui va finir par être un vieil homme à ses cotés alors qu'elle aura toujours cet aspect de petite fille... Ca ne te rappelle rien ?

Excellente analyse, j'ai raté ça!

Spoiler

Mais ça fait d'Eli une petite opportuniste, et ça me brise le cœur d'ajouter ça à cette belle histoire d'amour avec Oskar