En France, le logo AB, lié au label du même nom, est désormais un simple argument marketing, étant aligné sur le cahier des charges du label bio européen. D'ailleurs, la simple présence du 1er logo sur un produit préemballé dans l'UE est non conforme car
la mention du second label (l'européen) est obligatoire. Il est même obligatoire que le logo européen soit plus grand que l'AB lorsque les 2 coexistent sur un même étiquetage.
Un nouveau label, Bio Cohérence, a été mis en place avec un cahier des charges plus contraignant que l'européen (tolérance 0 pour les OGMs par exemple).
En label historique, il existe aussi Demeter, offrant une agriculture biodynamique avec des cahiers des charges très restrictifs. Bien que rattaché à des pseudos sciences et une mouvance occulte (l'anthroposophie), l'indice de confiance concernant le respect d'une agriculture biologique est élevé.
Il y en a d'autres, mais ce post va déjà être bien long, je me cantonne aux principaux...
Ensuite, en dehors des labels bio, toujours pour la conformité d'un produit vendu comme issu de l'agriculture biologique, il est obligatoire que le produit soit certifié bio. Pour ça, il y a divers organismes certificateurs, indépendant, le plus connu en France est Ecocert, il en existe une dizaine en tout (Qualisud, Veritas...). Un contrôle annuel et inopiné est obligatoire, et souvent un second contrôle intervient en accords avec les 2 parties.
Enfin, le truc sur lequel j'aimerai revenir : stoppons cette idée reçue selon laquelle un champs conventionnel deviendrait bio par la magie du saint-esprit. Si certes certains éleveurs, agriculteurs et autres se lancent en bio uniquement par appât du gain, la conversion est très encadrée.
Par exemple, en France, pour obtenir une labellisation (partons sur la plus laxiste, l'européenne) sur la production d'un terrain non bio, une culture est durant 2 à 3 années en conversion. Tout produit commercialisé se doit d'être en conformité et sera labellisé seulement après une conversion réussie et encadrée par un organisme certificateur agréé). En clair : il se doit de respecter le(s) cahier(s) référant au(x) label(s) rattachés. En cas de manquement, le producteur s'expose aux sanctions de l'organisme certificateur, mais aussi de la DGCCRF selon qui aura constaté ces irrégularités. C'est pareil pour toute la chaîne : si un distributeur, un revendeur ne respecte pas ceci, il s’expose aussi à des sanctions.
En conventionnel, les rares labels existants (genre label Rouge) sont soumis aux mêmes règles. Par contre, pour les produits non labellisés, il y a bien des normes à respecter, mais elles ne sont pas soumises aux contrôles d'organismes certificateurs donc parfois c'est la foire (à la vache folle, aux tartelettes aux excréments, aux lasagnes chevalins...). C'est alors uniquement à la DGCCRF d'assurer la sécurité et la conformité des produits et des services.
Alors la bio n'est pas exempte de scandales, ce n'est pas du tout mon point (E-Coli, mon ami), mais comme pour tous les labels exigeant une certification par un organisme tiers, elle est bien plus assujettie aux contrôles. Néanmoins, l'industrialisation de la bio ces dernières décennies et la trop grande souplesse induite par l'UE (et sa politique ultra libérale) amènera sans doute de futurs scandales forts retentissants,.. Je pourrais mentionner quelques scandales plutôt cachés aux consommateurs qui touchent plus à l'éthique si ça en intéressent certains.