Quand on a un film qui parle de l'histoire du cinema, j'aime bien approfondir la chose, et celui ci a pour heroïne la pauvre Sharon Tate, RIP , sweet angel
du coup dès que j'aurai le temps je ferai une fiche sur ses 4 derniers films (y'a pas de délai hein)
1969 - "The Wrecking Crew" - une série de films avec Dean Martin (Matt Helm), le film qu'elle va voir dans le Tarantino
1969 - "12+1" remake de "thirteen chairs" et dernier film de sharon qui sortira après sa mort ♥
L'Hommage sera alors un peu meilleur: immersion dans les années Hippies, dans cet Hollywood et découverte de cette jeune star oubliée car tuée au décollage...
Je vais y aller de ma critique, vitriolée, je préviens !
:warning: Cette critique, comme d'autres l'ont déjà fait plus tôt mais peut-être d'avantage, divulgache la fin du film + celle d'Inglorious Basterds.
J'ai pas détesté ce Tarantino dans sa globalité. Comme d'hab, une ribambelle d'acteurs qui jouent bien, des scènes fendards, des hommages au 7ème art en veux-tu en voilà...
Là où j'ai vraiment haï ce film, c'est quand j'ai compris que Charlie (Manson) ne serait pas celui sur lequel Quentin allait lâcher ses molosses vengeurs.
Quiconque s'est intéressé sérieusement à cette communauté connaît les méthodes de recrutement de Charles Manson. Idéalement, une jeune un peu désœuvrée, idéalement isolée, idéalement -comme on est pleine période hippie powâ- ouverte au mysticisme, idéalement bonnasse, tant qu'à faire...
Bref, une jeune fille qu'on va pouvoir droguer, manipuler, esclavagiser et convaincre qu'on est la réincarnation de Jésus Christ. Rappelons que Manson, pour ne pas retourner en prison, avait déjà planifié de commettre des meurtres par l’intermédiaire d’exécutants, cela bien avant de fonder sa petite communautés de weirdos. Je n'invente rien, tout ceci est documenté.
Contrairement à Doc, j'ai pas le même problème avec Inglorious Basterd. La réécriture me gêne moins dans la mesure où le film s'acharne à buter des nazis, et surtout des responsables avérés : Hitler et Goebbels. L'institution nazi n'a aucunement la même ampleur que la Manson's Family.
Dans l'absolu, je ne cautionne pas l'idée que dégommer des nazis = faire le bien. Car les nazis étaient aussi un ensemble d'individus, dont une minorité ne faisaient que suivre des ordres / répondre à l'endoctrinement qu'on leur a fait subir. Plus abstraitement, je comprends l'idée. Majoritairement, les nazis étaient conscients de leurs actes, loin d'être incapables de discernement...
Bref, ici, je peux comprendre cette volonté de retranscrire via un film ce qu'aurait pu être l'histoire si on avait réussi à éliminer certains grands dirigeants nazis et d'autres nazis comme dommages collatéraux.
Là, dans OUAT, tuer les sbires de Manson n'est pas empêcher par la suite d'autres massacres. Manson, il se serait certainement pas arrêté là... A la base, il voulait buter Terry Meltcher, l'ancien occupant de la résidence où Sharon Tate et Cie ont hélas étaient tués. Pour son refus de produire sa musique. Terry = le pote de Dennis Wilson des Beach Boys qui lui était pote avec Charles Manson : oui-oui.
La plupart des gens ayant côtoyé Charlie sont unanimes : il était séduisant, intelligent, intéressant...
TL;DR :
Quitte à réécrire l'histoire et justifier un flot de violence tel qu'ici (plus marquant que dans n'importe quel Tarantino à mon goût), autant faire payer le seul et unique instigateur de ces crimes : Charles Manson. Et en apprendre un peu plus aux spectateurs sur la réalité historique entourant cette série de meurtres et son commanditaire.
Par ailleurs, les deux allumés qui butent la Manson's Family seraient en réalité derrière les barreaux pour avoir commis des crimes hors du cadre de la légitime défense, et m'apparaissent aussi inquiétants que certains membres de la Manson's Family.
Je viens de le revoir une 2e fois, toujours en VF, sauf que cette fois je connais parfaitement l'histoire de Polanski et Tate (voir le message plus haut et les films de Sharon) et surtout la sordide histoire de manson.
Oui je suis d'accord que c'est le gros absent de l'histoire, et on se demande bien pourquoi. Mais bon c'est un détail. Quant à la violence finale, et bien c'est la réponse du berger à la bergère. Cette barbarie innommable a bouleversé Hollywood et je pense que QT a voulu inverser la situation, œil pour œil et dent pour dent. Il a exprimé par cette fin terrible ce qu'il ressent et qu'il a du rêver de faire aux assassins. Comme l'aurait fait un musicien avec la musique ou un peintre. Du coup il en profite pour distiller dans tout le film, tout le mal qu'il pense des hippies. Que ce soit dans les mots de Léonardo ou Brad et surtout leurs comportements : font les poubelles, passent leur temps à se droguer, une mineure qui se prostitue, etc...
"Le 9 août 1969, Charles « Tex » Watson, Patricia Krenwinkel et Susan Atkins, membres de la « Famille » de Charles Manson, pénètrent dans la maison du 10050 Cielo Drive. Le commando doit venger Charles Manson du producteur de musique Terry Melcher, qui a refusé de le signer mais ce dernier a récemment déménagé.
Ils sectionnent les câbles de téléphone de la villa, occupée par Sharon Tate (Roman Polanski étant alors sur la préparation d'un tournage à Londres), enceinte de 8 mois, et ses amis : le coiffeur des stars Jay Sebring (en), le producteur Wojciech Frykowski (de) et sa fiancée Abigail Folger (de), héritière de la compagnie de café Folgers, alors que le gardien de la villa, William Garretson accueille dans son pavillon un ami, Steven Parent .
Steve Parent s’apprête à quitter la propriété au volant de sa voiture quand Tex l'abat de quatre balles de revolver. Tous les autres occupants sont tués et poignardés, à l'exception du gardien qui n'entend rien car il écoute de la musique. Les corps de Frykowski et Folger gisent sur le gazon, défigurés.
Tate et Sebring sont retrouvés dans le salon, reliés par une longue corde de nylon nouée autour de leur cou, et le visage recouvert d'un masque blanc. Le rapport de police mentionne que Tate a été poignardée seize fois par Atkins, et que « cinq des plaies étaient en elles-mêmes fatales ». Atkins écrit le mot « pig » avec une serviette imbibée du sang de Tate sur la porte d'entrée
Lors de son procès, Susan Atkins révèle en particulier que Sharon Tate l'a implorée de la laisser en vie, elle et son enfant, ce à quoi elle a répondu : « Femme, je n'ai aucune pitié pour toi. » Elle reviendra sur ses aveux ensuite, puis les formulera à nouveau, à l'identique.
Le meurtre de Sharon Tate a été qualifié de meurtre rituel"
Ce 2e visionnage éclairé est juste un délice, "Au cœur d'Hollywood" ou "Once upon a time", comme il dit. On vit dans la machine à rêve avec ces stars totalement démystifiées et complétement réhumanisées avec leurs souffrances, les stars descendantes et déchues, et les stars montantes, Bruce Lee, Sharon Tate, Polanski.
On a pas parlé de la bande son qui est la totale immersion dans les sixties, alors si on ne connait pas ou n'aime pas cette musique forcément on rate une dimension. Enfin encore une fois le duo Pitt , Di Caprio est géniallissime et fonctionne super bien. Comme le dit le narrateur, leurs rapports sont puissants "plus qu'un frère et moins qu'une femme" :heart_eyes: , une formule qui dit tout sur ce vieux couple attachant. Enfin bien sûr Margot qui fait revivre Tate, et ça pour les gens de la génération de Tarantino qui ont vécu cette atrocité c'est je suis sur une belle émotion.
Voilà je reviendrai dans le futur pour un autre petit avis sur la VO 9/10 ♥
Vu deux fois, ce n'est pas le meilleur film de QT, mais c'est son oeuvre la plus personnelle jusqu'à maintenant. La découverte de ce Los Angeles désenchanté et des rouages d'Hollywood à cette époque à travers les yeux d'un acteur has-been et de son pote cascadeur est un exercice captivant, y a pas à dire, Tarantino connait son sujet et en fait profiter le spectateur. Chaque séquence transpire la passion pour le cinéma, on sent une vraie maîtrise derrière,
notamment lors de la scène où Cliff explore le ranch Spahn, le ton du film change du tout au tout, on passe de la simple comédie dramatique au film d'horreur. Rares sont les réalisateurs capable de jouer avec une telle aisances avec les nerfs du spectateur
Alors oui, c'est un peu longuet, ça bavarde un peu trop, on peut reprocher au film de jouer avec la réalité même si je comprend pas trop ce reproche. mais ça reste un putain de film, un quasi sans faute du début à la fin, le tout magnifié par une performance de malade mentale de la part d'un Dicaprio en feu.
Et puis rien que pour voir une bande hippies satanistes se faire massacrer la gueule à la fin, ça vaut tout l'or du monde
@shanna Idem, même si je me doutais bien qu'il l'ait fait. Mais bon, ça reste un point de vue, même si c'est Tarantino qui le dit. Tu peux toujours regarder le film sans tenir compte de la novélisation.
On commence par un averto : pour l'apprécier il faut être briefé sur Sharon Tate, sinon on ne comprend pas à quoi sert ce perso dans le film ni sa fin. C'est super culotté, parce que simplement
des 2 persos têtes d'affiche créés pour le film, seul Dalton rencontre Tate, dans les dernières secondes bien que voisins !
Tate est ainsi en marge complète du fil rouge du film, la relation entre Booth et Dalton et l'essoufflement de la carrière de ce dernier face au cinéma neuf de Tate et Polanski calqué sur A Star Is Born, dans un Hollywood qui ne s'inquiète pas de l'émergence d'une mouvance hippie dans un ranch désaffecté.
Le film rejoint enfin l'évènement qu'il préparait : Booth reconnait en ses assaillants les protagonistes rencontrés plus tôt dans l'atmosphère inquiétante du ranch (le meilleur moment du film, tout en pression) et le feu d'artifice tarantinesque commence, brutal et court. Faire davantage ne se justifie pas, quand Tarantino s'était perdu dans Django à en faire trop.
Comme dans
Inglourious Basterds, Tarantino change le cours des évènements.
Ce n'est pas forcément attendu bien que ce soit la signature du réal, dans la construction du perso de Tate jeune it-girl naïve tout est fait pour
qu'elle meure à la fin.
C'est très intelligemment posé, belle réconciliation avec Tarantino après le Django qui m'avait fortement déplu.
Vu aussi. J'ai adoré, même le final sanglant . J'ai ri devant certaines scènes pourtant très violentes parce que traitées dans le caricatural et le burlesque.