Andrew Wyeth
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Andrew Wyeth est un peintre américain né en 1917 et décédé en 2009. Fils du célèbre illustrateur Newell Convers Wyeth, il côtoie durant son enfance de nombreux artistes. En raison de problèmes de santé, il est retiré de l’école par ses parents. Son instruction se fait en famille, et son artiste de père l’initie entre autres enseignements à l’art du paysage rural. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Papa Wyeth a su s’y prendre ! Les paysages ruraux sont parmi les sujets de prédilection d’Andrew Wyeth (ceux du Maine, en particulier, région où vécut Andrew Wyeth). Des exemples :
De fait, Wyeth est classé par les spécialistes dans le courant des peintres régionalistes américains (dont les représentants parmi les plus connus sont Grant Wood et Edward Hopper), mais aussi dans celui des peintres réalistes américains. Les œuvres présentées ci-dessous témoignent du bien fondé de cette seconde « étiquette » :
Personnellement, au-delà de ce réalisme, je trouve que l’usage que Wyeth fait des cadrages, des poses de ses modèles et des ambiances atmosphériques confère un caractère quasi-expressionniste (au sens cinématographique du terme) à certaines de ses œuvres. Le très célèbre « Christina’s world », présenté ci-dessous, en est le plus parfait exemple. Le tableau représente une femme handicapée, voisine de Wyeth, perdue au milieu d’une prairie.
Du point de vue de la technique, Wyeth travaillait à l’aquarelle, mais aussi et surtout à la tempera à l’oeuf (la technique exclusive des primitifs italiens, mais aussi de … Mark Rothko!) , ce qui n’est pas innocent à la qualité de matière et la luminosité tout à fait extraordinaires de ses œuvres.
Il existe un très bon documentaire sur ce peintre, réalisé pour la BBC par Michaël Palin (ex-Monthy Python!). L'histoire extraordinaire de la femme ayant été le modèle de "Christina's World" y est en particulier très largement évoquée. Je vous colle le lien ici même, si vous n’êtes pas rétif à la V.O. anglaise !
Voilà pour l’essentiel, mais il y aurait tant à dire…
Mais vous, connaissiez-vous ce peintre ? Si non, que pensez vous de son travail ?
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@Bruant son nom ne me dit rien mais par contre cette oeuvre la
m'évoque quelque chose sans que je ne sache dire pourquoi.
Il se dégage quelque chose de ces oeuvres, j'aime beaucoup les premiers paysages que tu as posté.
Certaines peintures sont vraiment incroyables de réaliste -
Marrant les paysages me font penser aux photos de Depardon.
J'aime bien celles ou il y a une personne notament la premiere et la derniere
@icescream : idem elle me fait penser a american gothic meme si ce n'est pas exactement ca -
merci pour cet belle présentation.
Je ne connaissais pas du tout. Et j'avoue que même si je reconnais qu'il y a effectivement du talent dans ces peintures, je ne les trouve pas jolies. La dominante "sépia" donne à ses tableau un côté sombre et une atmosphère qui provoque chez moi un sentiment de rejet. -
Merci pour ton partage @Bruant, je ne connaissais pas ce peintre
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Comme @Artelise , je ne suis pas vraiment sensible à l'esthétique de ces tableaux. Il se dégage une atmosphère de solitude et trop mélancolique... la palette de couleurs est un peu trop terreuse à mon goût. Je suis en général attiré par des œuvres plus joyeuses et optimistes (surtout en ce moment avec la météo ambiante).
Je reconnais en revanche le talent, le cadrage dont tu fais mention dans ta présentation. Il y a un tableau qui m'a tout de suite fait penser au film de Terrence Malick, Les Moissons du ciel avec Sam Shepard), c'est celui-ci :
Tu as cité Edward Hopper, je préfère déjà !
Même si ces peintures évoquent aussi l'attente, la solitude, la palette utilisée est plus chaude et lumineuse et j'aime assez les ambiances cinématographiques qui se dégagent de ses tableaux, surtout les scènes où l'on peut observer ces femmes des années 20 à 50 : -
@Mnemmeth Intéressante, la comparaison à Depardon. Car quelque part, il y a aussi une démarche qui n'est pas si lointaine d'une "enquête sociale" en milieu rurale. Pour l'esthétique, en revanche, je ne sais pas si j'irai chercher des rapports du côté de ce photographe...
@Artelise et @Twillily Merci d'avoir laissé un message malgré le fait que vous n'ayez pas apprécié ! Personnellement, c'est précisément cette esthétique que vous trouvez peu attirante qui me séduit ! Elle me rappelle les paysages que l'on trouve dans les romans des soeurs Brönte, mais aussi et surtout les paysages qui m'ont vu grandir, entre Sologne et Berry, tout contre la Loire... Et mélancolique, oui, je le suis. C'est même mon trait de caractère le plus prononcé. Mais mélancolie ne signifie pas tristesse, je le précise. En réalité, c'est pas leur esthétique que ces tableaux me font plonger dans les tréfonds des interrogations existentielles propres au genre humain. Et pour tout dire, ce qui m'a fasciné, à la découverte de cet artiste, c'est l'usage qu'il fait d'une technique (la tempera à l'oeuf) connue principalement pour la fraîcheur et la vivacité de ses tons pour la porter vers des univers non pas sombre, mais minéraux ou aquatiques...
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@icescream c'est ma préférée celle ci mais globalement c'est trop réaliste pour moi, limite on dirait des photos.
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@Marcel J'ai une question (pas indiscrète, je l'espère) : est-ce le "réalisme" d'un point de vue général qui te dérange, ou simplement le type de "réalité" ici présentée ? (Les guillemets sont nécessaires, car les notions de réalisme et réalité en matière d'oeuvre artistique sont à prendre avec certaines pincettes > cf "Ceci est une pipe" de Magritte).
Pour moi, le réalisme est dépassé, sublimé, pour mieux dire et d'une certaine manière, par les choix faits par le peintre dans sa palette et ses cadrages... -
@Bruant ça ne me déplaît pas mais disons que j'ai toujours été assez peu intéressée par les peintures trop proches de photos. C'est bête mais je me dis "autant faire de la photo"
j'apprécie la "technique" mais sans plus. C'est le genre d'expo dans laquelle je passerais assez vite je pense !
Celle représentant la femme au milieu du champ avec les oiseaux et la maison en arrière plan me semble plus onirique. La lumière et les couleurs (j'aime beaucoup la touche de bleu pâle apportée par la mer) me captent davantage. Le contraste aussi entre la tenue de la femme et le reste... J'ai moins l'impression de regarder une photographie. -
@Marcel a dit dans Andrew Wyeth :
ça ne me déplaît pas mais disons que j'ai toujours été assez peu intéressée par les peintures trop proches de photos. C'est bête mais je me dis "autant faire de la photo" j'apprécie la "technique" mais sans plus.
Mais justement, c'est là que les guillemets autour de "réalisme" sont nécessaires ! Car il y a un gouffre entre ces tableaux et une photo ! Il y a ici une appropriation des matières évidentes (les herbes sont des coups de pinceaux assumés comme tels, non comme des tentatives de recopier à la perfection un brin d'herbe, les roches sont parfois presque réduites à des volumes aux faces parfaitement lisses), des propositions de cadrage, d'éclairage, qui ne sont pas du tout naturels.
C'est ce que j'appelle la sublimation. Aujourd'hui, et après la révolution impressionniste, hormis les artistes du mouvement hyperréaliste, très peu d'artistes auraient l'idée de vouloir imiter la nature d'un point de vue strictement technique ! Quand on classe Wyeth et d'autres dans le mouvement réaliste américain, cela ne veut pas dire que leur postulat est de restituer une vision photographique de la réalité qui les entourent, sans aucune manifestation de leur ressenti ! Cela signifie plutôt qu'ils témoignent de ce monde qu'ils vivent. Et dans le concept de témoignage, il y a bien d'autres choses que la restitution parfaite.
Tout comme toi, une vision "léchée" de la réalité ne m'intéresse pas, si elle n'est pas investie de l'âme de l'artiste, si elle ne porte pas à la réflexion, à l'introspection... Et je trouve cela dans l'oeuvre de Wyeth (qui d'autre part, d'après ce que j'en ai appris par le documentaire, était un être extrêmement sensible). Mais bien sûr, la perception que nous avons des oeuvres est aussi l'effet de notre vécu, de notre sensibilité, de notre rapport au monde... "Les goûts et les couleurs", en somme...
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Je suis allée faire une petite recherche ce matin
et voici ce que j'ai trouvé héhé : "Pour l'affiche du film Terrence Malick emprunte deux des plus grands clichés ruraux américains. Le premier est la fameuse Maison près de la voie ferrée d'Edward Hopper. Le second est Christina's World d'Andrew Wyeth. Empilées l'une sur l'autre, les deux œuvres composent l'affiche des Moissons du ciel."
Comme quoi, mon œil et ma sensibilité ne m'ont pas trompée !
L'article complet ici
L'affiche en question :
Quelques images du film
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@Twillily bien vu ! sans connaitre le peintre et son oeuvre on passe complètement à coté de la référence