L'affaire Mazan (ou l'affaire Pélicot)
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@Cuillère Malheureusement, de la part des avocats des accusés, on est dans une gestion complétement technique de l'affaire.
C'est dans ce genre de cas qu'on voit bien que le fonctionnement de la justice n'est pas, n'est plus (si elle l'a été un jour) en rapport avec la réalité des faits et des contextes.
C'est un vrai problème qui finira par emporter l'ensemble de l'institution.
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@Peri rien à perdre, peut être pour certains. Mais dans le lot tu avais certainement des hommes en couple, avec enfants éventuellement, qui craignaient sans doute d'y laisser leur famille.
Et les autres... Réputation ?
Bref c'est non-assistance à personne en danger en attendant, non-dénonciation de crime. -
@Marcel Pas faux. C'est vrai que par le simple fait d'avoir été mis dans la confidence de l'acte, ils avaient déjà fait un pas peu avouable dans le côté obscur.
Pas toujours évident à assumer vis à vis des proches, voir même de l'opinion publique.Reste que ceux là ne doivent pas dormir sereinement aujourd'hui.
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@Marcel Ou sinon, si tu craints pour ta famille, ta réputation etc..., tu évites les plans foireux.
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@Jabba-the-Hutt je crois avoir déjà vu cet avocat en interview et justement il expliquait que dans ce genre de procès son objectif n'est pas d'obtenir un acquittement mais d'aller dans la technique de la loi et de la justice pour obtenir des non lieux ou des peines plus légères.
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@Peri et j'imagine qu'il doit y avoir des conversations chat ou autres pour le moins "particulières".
@Jabba-the-Hutt oui bien sûr ! -
A tous ceux qui rentrent bêtement dans le jeu des médias qui ont tendance à critiquer le rôle de l'avocat pénaliste dans ce genre de procès, je vous invite plutôt à lire ce livre de Jean-Yves Moyard qu'il avait écrit sous le pseudonyme de Maître Mô : Au guet-apens. Dans ses histoire, il montre le rôle réel de l'avocat de la défense qui n'est pas d'innocenter des coupables, mais de pénétrer au cœur de la personnalité des prévenus pour arriver à expliquer le passage à l'acte.
Il semblerait que ce livre-ci soit une réédition actuelle et donc trouvable en neuf.
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@Peri a dit dans L'affaire Mazan (ou l'affaire Pélicot) :
Mais les autres ? C'est quoi leur excuse pour avoir su et ne pas avoir prévenu les autorités ?
Limite, c'est presque à eux que j'en veux le plus. A ceux-là qui n'avaient rien à perdre à parler, et ne l'ont pas fait.Alors là je suis entièrement d'accord avec toi, sauf sur le fait qu'ils n'avaient rien à perdre, ils auraient perdu leur dignité. Ils se sont quand même rendu au RV et sûrement avaient honte par la suite.
C'est justement en denoncant qu'ils auraient pu retrouver leur estime en soi, mais peut être perdu une épouse, ce qui ne les excuse en aucun cas de n'avoir rien dévoilé, cette affaire étant si ignoble.
J'ai suivi une émission tard cette semaine sur le sujet où étaient présentes une majorité de femmes et seulement un homme, psychiatre. J'aurai aimé entendre plus d'hommes, connaître leur opinion. Les hommes devant des affaires de viols ne dévoilent que très rarement leur pensée. -
@Angelina-0 a dit dans L'affaire Mazan (ou l'affaire Pélicot) :
Dans ses histoire, il montre le rôle réel de l'avocat de la défense qui n'est pas d'innocenter des coupables, mais de pénétrer au cœur de la personnalité des prévenus pour arriver à expliquer le passage à l'acte.
Dans cette affaire ignoble y a-t-il vraiment quelque chose à expliquer ? Pour moi non, cet homme doit être puni et sévèrement......pas besoin de défense. Certains actes sont impardonnables.
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@ANNE5983 a dit dans L'affaire Mazan (ou l'affaire Pélicot) :
@Angelina-0 a dit dans L'affaire Mazan (ou l'affaire Pélicot) :
Dans ses histoire, il montre le rôle réel de l'avocat de la défense qui n'est pas d'innocenter des coupables, mais de pénétrer au cœur de la personnalité des prévenus pour arriver à expliquer le passage à l'acte.
Dans cette affaire ignoble y a-t-il vraiment quelque chose à expliquer ? Pour moi non, cet homme doit être puni et sévèrement......pas besoin de défense. Certains actes sont impardonnables.
Oui, s'il est déclaré coupable il doit être puni. Néanmoins, il a droit une défense. Tout le monde y a droit. Même les pires monstres.
Maitre Eolas l'explique mieux que moi :
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@Peri a dit dans L'affaire Mazan (ou l'affaire Pélicot) :
Oui, s'il est déclaré coupable il doit être puni. Néanmoins, il a droit une défense. Tout le monde y a droit. Même les pires monstres.
Le droit inaliénable à se défendre est légitime aux yeux de tout le monde (je pense !), lorsqu'il s'agit d'apporter un droit de réponse à une accusation.
Une fois la culpabilité avérée, ce droit devient cependant celui de tout faire pour atténuer la responsabilité et surtout réduire la peine. Et les tribunaux se transforment en scènes où chaque avocat propose son petit morceau de bravoure ; en somme en concours d'éloquence.
Là, en effet, tout le monde n'est plus d'accord. Il y a le droit écrit, la loi ; et il y a ce sentiment, grandement partagé, que des actes sont indéfendables, aussi imbriqués dans un contexte précis soient-ils. Tout instant et toute expérience sont imbriqués dans des contextes précis. À un moment donné, pour nos sensibilités face à l'abject, cela ne compte plus.Je comprends parfaitement que cela pose question, et que cela chamboule, de s'imaginer qu'un avocat (grassement rémunéré qui plus est !!! une aubaine pour lui que ce crime ait eu lieu, quoi...) aura pour tâche quotidienne officielle, pendant les semaines / mois à venir, de... en dernière analyse : sur-traumatiser des victimes.
@Angelina-0 a dit :
il montre le rôle réel de l'avocat de la défense qui n'est pas d'innocenter des coupables, mais de pénétrer au cœur de la personnalité des prévenus pour arriver à expliquer le passage à l'acte.
Cela devrait être le travail d'experts en psychiatrie, en psychologie et en sociologie. Et le but devrait être d'éviter d'autres passages à l'acte par d'autres personnes, pas systématiquement d'aider un.e coupable.
Je dis bien "pas systématiquement". Je veux dire qu'il est selon moi des crimes contre lesquels la République devrait être absolument intransigeante, et que celui de cette affaire en est un.
Sinon, cela revient à un déterminisme de l'existence humaine, personne n'est plus réellement responsable de rien ; exit le libre-arbitre, etc. -
@Sophie @Peri @Angelina-0 dans des cas comme ça j ai plus l'impression que le droit à la défense c est plutot s assurer que la personne est bien jugée équitablement: a savoir sans vis de procédure, que les règles sont bien respectées et que ce ne sont pas les passions/les émotions qui l emportent sur l analyse.
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@icescream a dit dans L'affaire Mazan (ou l'affaire Pélicot) :
le droit à la défense c est plutot s assurer que la personne est bien jugée équitablement: a savoir sans vis de procédure, que les règles sont bien respectées et que ce ne sont pas les passions/les émotions qui l emportent sur l analyse
Je ne sais pas... Cela ne serait-il pas le rôle du juge ?
Concernant les vices de procédure, en fait ceux qui risquent le plus d'en pâtir, sont les victimes / la société, il me semble ? Un bon procureur ; de bons avocats de l'accusation doivent bien s'assurer qu'il n'y en ait pas. Je dis ça mais je ne maîtrise pas le sujet ! -
@Sophie Les experts ne sont pas engagés par le prévenu et celui-ci peut parfaitement contester la valeur de leurs expertises. D'autant qu'ils ne le voit que très peu, contrairement à l'avocat qui le suit depuis le début de la procédure.
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@Sophie a dit dans L'affaire Mazan (ou l'affaire Pélicot) :
Cela ne serait-il pas le rôle du juge ?
Bien sur aussi, Il fait son jugement en se basant sur des preuves etc je pense que c est aussi le role de l avocat de s assurer que le juge s appuie sur des preuves recevables obtenues dans le respect des procedures pour que justement la personne qu il defend beneficie d un jugement equitable
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@Angelina-0 a dit dans L'affaire Mazan (ou l'affaire Pélicot) :
@Sophie Les experts ne sont pas engagés par le prévenu et celui-ci peut parfaitement contester la valeur de leurs expertises. D'autant qu'ils ne le voit que très peu, contrairement à l'avocat qui le suit depuis le début de la procédure.
J'ai parlé des experts en précisant mon point de vue :
@Sophie a dit :Et le but devrait être d'éviter d'autres passages à l'acte par d'autres personnes, pas systématiquement d'aider un.e coupable.
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@Peri a mis cette note : "Celui qui est exposé à ce risque a, quoi qu’il lui soit reproché, quoi qu’il ait réellement fait, le droit de se défendre".
C'est ce qui est "anormal", il y a des actes ignobles qui ne meritent aucune défense. -
@ANNE5983 a dit dans L'affaire Mazan (ou l'affaire Pélicot) :
C'est ce qui est "anormal", il y a des actes ignobles qui ne meritent aucune défense.
Le principe d'avoir un système de justice c'est que tout le monde doit pouvoir bénéficier des droits que celui ci donne qu'on soit, accusé, partie civile etc...
Si on commence à décider que tel ou tel crime sont au dessus des lois et que la justice c'est juste punir alors nous ne sommes plus dans un état de droit mais dans l'anarchie.Je crois au principe de la justice et même si c'est horrible, innomable etc... tout le monde doit avoir le droit à un procès juste et équitable. De plus je pense sincèrement que c'est aussi important pour les victimes et que c'est cathartique pour elles.
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@Kallindra a dit dans L'affaire Mazan (ou l'affaire Pélicot) :
Si on commence à décider que tel ou tel crime sont au dessus des lois et que la justice c'est juste punir alors nous ne sommes plus dans un état de droit mais dans l'anarchie.
Que tout le monde ait le droit d'être défendu ne veut pourtant pas dire que la justice propose davantage que de la sanction. C'est d'ailleurs ce que je lui reprocherais : "juste punir". C'est un autre débat.
@Kallindra a dit dans L'affaire Mazan (ou l'affaire Pélicot) :
tout le monde doit avoir le droit à un procès juste et équitable. De plus je pense sincèrement que c'est aussi important pour les victimes et que c'est cathartique pour elles.
C'est vrai que ce peut être libérateur ; mais je doute que ce soit toujours le cas.
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Idem. Je n'aurais pas dit mieux. C'est ce qui fait que nous sommes civilisés et que nous respectons les droits de l'Homme.
C'est justement dans ces moments là, quand une affaire est ignoble, que l'on teste la solidité d'un état de droit. Il ne faut pas céder à la colère et aux émotions. Du moins pour ceux qui sont chargés de rendre la justice. Les autres font bien ce qu'ils veulent.