Au Bonheur des Dames
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Titre : Au Bonheur des Dames
Auteur : Émile Zola
1ère publication : 1883 / 11ème volume de la saga Les Rougon-MacquartRésumé du début :
Suite au décès de ses parents un an plus tôt, Denise Baudu arrive à la capitale avec ses deux jeunes frères de 5 et 16 ans. Elle vient retrouver là son oncle, propriétaire du Veil Elbeuf, un petit bazar jusqu'ici prospère. Un an plus tôt, cet oncle bienveillant lui avait garanti avoir toujours une place pour elle.
Hélas, ses affaires périclitant suite à l'installation récente d'un immense bazar lui faisant concurrence, Au Bonheur des Dames, celui-ci ne peut l'embaucher et décline doucement.
Après quelques demandes et pistons infructueux, Denise finit par intégrer le personnel du grand magasin concurrent de son oncle...Avis :
Ce chef d’œuvre du courant naturaliste est à l'image des meilleurs ouvrages de cette saga : un incontournable. Sans vous gâcher le plaisir de l'intrigue, je relève juste qu'il fait partie de mes préférés car moins sombre que la majeure partie de sa bibliographie.
J'aime énormément le personnage de Denise, l'un de mes favoris, tout romans confondus. Je la trouve absolument touchante !Je pourrais aussi parler des heures durant de Zola, l'un de mes écrivains favoris Mais je vais me contenter de souligner l'immensité du travail journalistique engagé par l'auteur pour rendre ultra réaliste ce roman.
Il suffit pour ça de choisir une édition listant les très nombreuses références de l'auteur à des personnages publics, des bâtiments existants, des évènements aujourd'hui historiques mais à l'époque récents, etc.
Au Bonheur des Dames est par exemple calqué sur le Bon Marché, grand magasin parisien fondé en 1838.Cette histoire met particulièrement en exergue les rapports de domination des nouveaux riches investissant dans le commerce en torpillant les petites boutiques indépendantes installées souvent depuis des générations. La concurrence économique ne permettant pas aux petits propriétaires de faire face, petit à petit, ces savoirs-faire artisanaux sont menacés. Sont préférés des matériaux fabriqués en usine ou des achats en gros à l'étranger, plébiscités par un public essentiellement féminin (à l'époque les meurs étaient telles), en quête du meilleur rapport qualité/prix, appâté par ce nouveau support de communication : la réclame. Et de possessions inutiles si ce n'est pour étaler leur niveau de vie, réel ou feint...
Comme tout au long de cette saga, les nouveaux riches s'opposent aux gens de la classe populaire, chacun conditionné par son environnement et son passé. Un bras de fer en toile de fond révélant la volonté de Zola de brosser un portrait fidèle de cette lutte des classes silencieuse dans les Rougon-Macquart (ok, pour Germinal c'est plus voyant/sanglant )
Mais bien sûr, il y a une histoire principale, il s'agit bien d'un roman ! Celle de Denise, cette jeune femme à l'histoire pas facile qui se démène au quotidien afin de subvenir aux besoins de ses frères souvent au détriment des siens. Une héroïne plus que criante de réalisme et en même temps romanesque de par sa bravoure et sa ténacité.Un roman qui demeure donc fort actuel plus de 200 ans après.
L'avez-vous lu ? Si oui, quel est votre avis ? Si non, ça vous tente, ou pas vraiment ? Et pourquoi donc alors ?
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@Tinker-Bell a dit dans Au Bonheur des Dames :
L'avez-vous lu ? Si oui, quel est votre avis ? Si non, ça vous tente, ou pas vraiment ? Et pourquoi donc alors ?
Je l'ai lu, je l'avais bien aimé mais à part cette impression positive, je ne saurais plus trop en parler car c'était il y-a 15 ans. De mémoire il est moins sombre que d'autres rougon maquart ^^
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J'adore également Zola, je pense que c'est le photographe de son époque, tellement réaliste et documenté. Et j'avais lu il y a une trentaine d'années tous les romans de la série des Rougon.
J'avais beaucoup aimé au bonheur des Dames. Effectivement moins noir.
On peut se rendre compte que certains des problèmes dénoncés dans ce roman sont toujours d'actualité. -
J'ai essayé de le lire à 15 ans sans succès. C'est définitivement pas pour moi, je n'ai jamais accroché. J'ai du lire une cinquantaine de pages et j'ai finalement abandonné.
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J'adore Zola. Sa manière de dépeindre son époque est incroyable. On y est vraiment, on "voit" ce qu'il décrit et c'est passionnant.
Je pense qu'on sera plus ou moins touché selon que le thème de chacun de ses romans nous parle ou pas, mais la qualité y est toujours.
J'aime beaucoup Au bonheur des Dames, mais j'avoue avoir un faible pour ses romans plus tragiques comme L'Assommoir (un de mes livres préférés de tous les temps), ou L'Oeuvre si je me le rappelle bien. -
@LeaPierce Alors, je dois dire que je suis une très grande adepte, surtout pour Zola, de la lecture en diagonale. Mais je sais que tout le monde n'y arrive pas.
Faut se souvenir qu'à l'époque, les écrivains étaient payés à la ligne (ou au nombre de mots, je sais plus) donc parfois ça donne lieu à des descriptions à rallonge. Puis comme dit plus tôt, Zola, c'est avant tout un ancien journaliste donc son œuvre est blindée de références.
Alors perso, je lis toujours 2 fois au moins un Zola qui m'a plu : une fois pour m'imprégner de l'histoire des protagonistes. Et une seconde fois pour lire dans le détail et m'attarder sur les références multiples de l’œuvre. C'est pareil pour Hugo et les Misérables ou N.D de Paris, je les relirais car j'ai clairement zappé pleins de parties qui en 1ère lecture me plaisaient moyen et me faisaient sortir de l'histoire, même si là le découpage le permet mieux (les chapitres entiers sur l'architecture parisienne par exemple, facilement repérables même s'il y a des pièges).
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Oui je l'ai lu,tout comme Pot-bouille,l'assommoir,Nana,a bête humaine,Germinal et tant d'autres!
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@Tinker-Bell hé bien Victor Hugo j'adore complètement ... Mais Zola jamais réussi. Après oui, je devrais peut-être tester la lecture diagonale, jamais essayé
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@LeaPierce Oui mais Hugo n'avait pas du tout la même approche littéraire (et détestait le naturalisme), et les parties dans ses romans plus annexes comme je l'ai dit sont très souvent assez découpées grâce notamment au chapitrage, donc facile à éviter pour qui trouverait ça soporifique (typiquement mon cas). Là où Zola dans ses romans est abondant en description en tout genre un peu partout, donc pas évident de juste zapper un chapitre car ça nuira à la compréhension globale du roman.
J'ai trouvé cet article (ultra intéressant) sur Zola, où il est bien précisé qu'il était payé à la ligne. Il capitalisait sur ses publications. Mais lui est un prolétaire qui a beaucoup trimé pour s'en sortir, quand Hugo est un noble ayant eu accès à une certaine éducation avec facilité. Leur quête de reconnaissance et d'ascension sociale divergent énormément de fait, et ça se retrouve jusque dans leur littérature je pense. -
Ça me fait tellement plaisir ! C'est l'un de mes préférés, que je relis régulièrement, tant pour l'histoire en elle-même que pour les descriptions époustouflantes. Je viens de me mettre à la comédie humaine, dans l'ordre ! Cela faisait longtemps que ça me taquinait les lunettes, et me voilà au numéro 3, le Ventre de Paris. A propos, il y a une série ( Netflix je crois) qui est un remake du Bonheur des dames... Assez sympa. Bonne journée !
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J ai adoré ce livre, je m y croyais en lisant, les descriptions sont magnifiques...
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@icescream Eh bien,lis "Pot-Bouille" ça te devrait te plaire tout autant!
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