Décris-moi un mouton
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J'ai téléphoné à Mlle Muse, et voici ce qu'elle m'a dicté :
La campagne publicitaire avait pleinement réussi, les amateurs de boxe féminine allaient pouvoir assister au prochain retour de Brixia sur le ring, celle qu'on appelait "la Rocky en jupons".
Trois ans qu'elle n'avait plus affronté d'adversaire, depuis cette défaite humiliante d'un après-midi de septembre.Avant celà, le combat et l'entraînement constituaient l'essentiel de sa vie, si ce n'est son essence même.
Mais à 35 ans, plus personne ne croyait encore que ses poings gantés auraient la vigueur et la virtuosité de celle qui fût championne d'Europe à seulement 20 ans et trois fois de suite.
Pourtant, le soir de son retour, elle espérait le miracle. La jeunette de 25 ans en face d'elle en prendrait plein la tête, c'était son but, la victoire devait prendre la place de la routine de l'ennui loin du public de ses admirateurs.
Le gong du premier round retentit, les deux femmes s'avancèrent l'une vers l'autre, en garde. Et Brixia lança son premier direct dans la face de l'autre ...Le lendemain, les journaux titrèrent "Brixia, la victoire contre elle-même !" avec une photo d'elle bras levés, souriante malgré sa lèvre saignante, si fière d'avoir défié le destin !
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@Kachina et @Artelise : oups, désolée, pas fait attention qu'il manquait un mot.
Voici mon texte corrigé.L'histoire du petit chaperon rouge ? Éculée en plus d'être stupide ! J'en ai une autre un peu plus sympa à vous proposer .
Au lendemain de son arrivée dans cette nouvelle région dans laquelle elle avait choisi de s'établir, la Californie, elle partit visiter la campagne environnante. Elle était tellement différente de ce qu'elle avait connu jusqu'ici. Elle découvrit chemin faisant une forêt aux essences d'arbres pour elle vraiment insolites : des séquoïas géants.
Les rayons du soleil de l'après-midi jouant dans les frondaisons associés aux nombreuses espèces d'oiseaux qui les peuplaient créaient un spectacle sons et lumières des plus enchanteurs.
Elle se dit qu'elle reviendrait souvent se promener dans ces lieux magiques, elle en ferait une routine en toutes saisons.
A l'automne prochain, elle ferait même des cueillettes de champignons : elle pressentait qu'il devait y avoir ici de magnifiques spécimens avec des chapeaux aussi gros qu'un poing d'homme.
Ce fut à ce moment-là de sa réflexion qu'elle tomba sur un loup gris à l'allure famélique. Terrorisée mais tout autant fascinée, elle le regarda droit dans les yeux.
Au bout d'un long moment qui lui parut une éternité, il se retourna et c'était comme si il lui faisait signe de le suivre. Ce que sans réfléchir elle fit.
Ils arrivèrent rapidement devant une petite grotte où ils furent accueillis par les jappements joyeux de 3 louveteaux.
Elle comprit que la louve, qui ne mangeait pas à sa faim, ne pouvait plus nourrir ses petits.
Alors sans hésiter une seule seconde, ce qui lui sembla le plus essentiel fut de tous les adopter,la mère y compris.
Les habitants de la région ne virent pas d'un bon oeil cette cohabitation qu'ils jugeaient insensée.
Elle avait beau leur dire que les " grands méchants loups ", figures emblématiques des contes, ne sont que des légendes pour faire se tenir sages les enfants turbulents, rien n'y faisait.
Quand ils la voyaient, ils continuaient de regarder avec méfiance celle qu'ils avaient surnommée : " la sorcière aux loups ".https://www.ipnoze.com/meute-de-loups-nouveaux-louveteaux-californie/
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@ayamé tu aurais pê dû fusionner ou supprimer ton 1er texte non ?
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@Kachina : purée, ma tête est à l'ouest aujourd'hui ! Heureusement que tu veilles au grain. Voilà, j'ai supprimé le 1er texte. Merci M'dame .
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Du coup, faut que je remette mon p'tit coeur
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@Louikatorz : merci, c'est très sympa d'y penser. Bin oui, j'aime bien les ptits coeurs, ils font toujours plaisir .
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@Kachina
ok je note les mots -
Voilà quarante ans qu'il bat la campagne environnante. Vous pensez s'il connait les villages, les hameaux, les routes et les impasses.
Oui, depuis quarante ans il est un homme heureux.
Heureux de pratiquer son métier, même si parfois il y a un peu de routine.
Depuis quarante ans, tous les matins, ce sont les consultations. L'après-midi est consacrée aux visites à domicile. Ha ! S'il avait autant de billets de dix en banque que de litres d'essence consommés par son auto, il serait un homme riche. Mais comment faire payer toutes les consultations chez des familles qui n'ont pas de santé et dont le père gagne mal sa vie ?
Pour lui, l'essentiel, c'est sa patientèle.
Il est devenu au fil du temps, pour beaucoup, l'ami de la famille.
Mais il commence à chercher un remplaçant. Un jeune qui, comme lui, aura la foi, la vocation, et saura parfois taper du poing sur la table pour obliger ces gens de la terre à se soigner..
Mais pour l'heure il songe à dimanche prochain : il déjeune chez les Dumoulin ! Ha ! cette famille, c'est quelque chose ! Il a mis au monde tous les enfants. Ah non, pas le dernier, arrivé trop vite, c'est d'ailleurs son anniversaire dimanche : vingt ans... déjà... Oui, c''est le père Dumoulin qui a coupé le cordon quand il est né..
Dès le lendemain de cet accouchement, la mère était relevée de ses couches. A soigner les volailles et faire bouillir le linge... Vaillante et agréable; Comme son homme.
Le père ? Une force de la nature, ce fermier : les villageois l'ont vu bloquer une génisse à la force des bras..
Oui, des travailleurs qui tirent un peu le diable par la queue, mais toujours le coeur sur la main.
Tiens, une voiture au loin... c'est rare ! c'est peut-être le nouveau médecin. -
8 mots et déjà 3 textes qui nous ont transporté avec délice dans 3 univers différents :
Le petit chaperon rouge revisité, Rocky dans une version au féminin et le bon vieux petit docteur de campagne , cette espèce en voie de disparition, hélas !@ayamé @agathe @Louikatorz ont ouvert la route avec brio
Qui sera/seront les prochains ???
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@Kachina a dit dans Décris-moi un mouton :
Lendemain - campagne - essence -après-midi - routine - prochain- poing- essentiel .
Remets au lendemain ce que tu peux faire l 'après midi prochain ! C'est l'essence même de la procrastination. Un art qui transcende la routine et sublime les habitudes. Un savoir-être, autant qu'un savoir-faire qui mérite que l'on fasse campagne, bras levés, poings serrés car il est essentiel de revenir à cette saine habitude qui consiste à savoir prendre son temps et profiter du temps qui nous est donné.
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Les 8 mots en 3 lignes un quart, c'est une performance !
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@Artelise : bel hommage à la procrastination, il était temps qu'enfin on en fasse la louange, merci .
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@Artelise bravo ! je vais encadrer ton texte moi la reine de la procrastination!
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@Kachina
Aie!!! Moi j en suis le roi -
Actuellement je vous bat toutes et tous
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- Bonjour Monsieur le Député !
Nous étions le lendemain de la fête des oranges, et le député, qui se représentait, faisait le tour du marché car la campagne électorale était commencée. On serre une main par ci, on fait une bise par là, on goûte une tranche de saucisson, et on distribue des tracts. La routine, quoi…
- Oh non pas elle ! chuchota le député aux 2 personnes qui l’accompagnaient.
- Trop tard elle vous a vu ! Répondit l’une d’entre elles
Une dame âgée, accompagnée d’un vieux chien aux origines multiples, s’approchait du député, se hâtant comme elle pouvait, tenant la laisse de son chien dans une main et sa canne dans l’autre.
- Monsieur le député, alors, pour mon histoire du chat du voisin qui fait ses besoins sur mon paillasson, vous avez fait quelque chose ? Et pour les odeurs d’essence du tracteur de Monsieur Huche ?
Le député fit un sourire forcé.
- J’en ai parlé encore hier après-midi à la police Madame Tourrin.
- Mais ils ne font rien, c’est à vous de vous en charger, n’oubliez pas que sinon je ne voterai pas pour vous dimanche prochain. Vous comprenez ? C’est essentiel de trouver une solution si vous voulez être réélu.
Embarrassé et pressé, le député prit son mobile et appela le commissariat, tançant avec virulence son interlocuteur, le traitant d’incapable, de bon à rien, et brandissant un poing menaçant. C’est à ce moment-là que son téléphone se mit à sonner...
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@outrebleu Alors Vive le roi !
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tous les jours des découvertes les mêmes mots nous transportent dans des univers bien différents ! bravo à tous !
à lire les prochains récits... -
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C'est bien connu ; les muses n'en font toujours qu'à leur tête. La mienne a décidé de m'entraîner dans un univers pas des plus joyeux mais , ouf !, elle s'est bien rattrapée.
06 :00 AM – Lever des écrous. La lourde porte vient de s’ouvrir en grand ! Mathilde tend ses poings vers le ciel . Mathilde est libre ! Mathilde est revenue .Mathilde peut enfin croire à des lendemains meilleurs. L’air de cette chanson, fortement inspiré de cette longue traversée du désert, l’a fait sourire. Même si le vent glacial la surprend, cingle son pâle visage creusé par les rides, violente ses cheveux ..( Si c’est pas malheureux, marmonne-t-elle après toutes ces heures devant le miroir à essayer de les discipliner ,) elle a malgré tout beaucoup de mal à réaliser que tout ce qui était défendu hier soit aujourd’hui redevenu permis .
Alors , elle tient à le respirer à plein nez cet air de liberté qui flotte dans l’atmosphère de cette campagne, maintes fois rêvée, enfin retrouvée.Rien n’est plus essentiel , plus magique, que ce moment : elle veut, elle doit s’en délecter. Elle l’a tellement imaginé, tant attendu.. Elle ne se retournera pas . La routine, la noirceur, la grisaille, l’uniformité sont déjà loin derrière elle.
Rien ne pourra PLUS entraver cet élan de vie . Cette volonté de se battre appartient désormais à son essence la plus intime.
Ces lunettes noires, cette tenue volontairement féminine, qui dévoile ses jambes, sont plus que l’expression d’un grain de folie, c’est avant tout un furieux désir de bâtir un avenir meilleur .
Mathilde est revenue?? Elle chantonne encore en arrivant sur cet horrible quai de gare aux couleurs ternies.. en attendant le prochain train qui tarde à arriver….
Ses yeux croisent le regard de milliers de voyageurs dont elle envie les visages tannés par un séjour au soleil . Mais la foule lui fait peur. Elle est prise d’un vertige.
Le café crème a du mal à passer ! Elle a la nausée. . Cette liberté soudaine l’oppresse, la tétanise . Elle a le sentiment d’être une biche égarée . Quand saura-t-elle un jour oublier la haine qui l’habite et ne l’a jamais quittée depuis ce tragique après-midi ?.Treize années plus tard, , la détonation du révolver résonne encore dans sa tête tout comme le bruit sourd de ces pas qui s'enfoncent lourdement dans chaque marche de l’escalier. Il ne méritait que ca ! Ce matin, son corps , comme son cœur , sont aussi cabossés que sa valise. Elle aura du mal à dissimuler les cicatrices mais elle se jure qu’elle ne laissera plus personne la maltraiter.