Avant les présentations, sachez que ce groupe a définitivement marqué mon adolescence, au point où, par moments, j'aurai aimé endossé leurs costumes (de scène) pour sortir avec les copains. Partant du principe que le ridicule ne tue pas.
Un ami proche a réussi à m'en dissuader, et je ne lui en veux pas.
Je me contentais de vénérer ce poster qui trônait sur le mur de ma chambre, et qui en faisait sourire plus d'un.
Mais alors, qu'avaient-ils de si attirants ?
- Peut-être un démarquage visuel pour ma génération.
- Une musique à faire péter les tympans et embêter les adultes.
Au point de saturer les baffles des Auto-radio-cassettes (oui K7 !). Et on nous entendait arriver de loin !
(Les titres "Don't blame me" , ainsi que "Get Down and Get With It" sont révélateurs)
- Des accoutrements fort originaux, réservés aux seuls initiés, groupies et autres aficionados.
Tout ça à la fois, en fait.
- - - - - - La genèse : - - - - - -
En 1964, le guitariste Dave Hill et le batteur Don Powell formèrent donc le Groupe "les Vendors"
(Dave Hill en bas à gauche & Don Powell au milieu en haut)
qui deviennent les " ’N Betweens".
Composition du groupe :
Dave Hill
Un an plus tard, un chanteur et guitariste les rejoint : Noddy Holder.
Après 4 ans, le groupe doit changer de nom: les ’N Betweens optent pour Ambrose Slade
Cela leurs permet de lancer leur 1er album : "Beginnings" (passé inaperçu)
Mais Chas Chandler, ancien bassiste des Animals et manager de Jimi Hendrix, leur fait raccourcir leur nom en "SLADE" !
Un groupe de Glam Rock va naitre...
En 1971, SLADE laisse de côté le look skinhead et chacun se laisse pousser les cheveux à nouveau.
Ils enregistrent alors une reprise de « Get Down And Get With It » du chanteur de Rhythm ’n’ Blues Bobby Marchan qui faisait partie de leur répertoire live depuis des années.
(attention au son !)
L’intensité du groupe est rapidement communicative.
Holder et Lea commencent également à composer ensemble.
Une collaboration, mélangeant Rock et musique folklorique, « Coz I Luv You » sort en single et se retrouve catapulté en première place des ventes !
Devant ce succès, le groupe remet le couvert avec « Look Wot You Dun » qui se hisse à la quatrième place.
Il semble évident que ce sont les titres du duo, à l’orthographe très particulière, qui feront les fondations du succès de SLADE.
Les membres du groupe n’ayant pas le look de playboys permanentés qui sera associé au genre dans les années 80, mais plutôt celui qu’on est en droit d’attendre de membres de la classe ouvrière de la campagne anglaise.
Or, le Glam Rock anglais se définissait plus par les costumes extravagants et clinquants que par des visages de tombeurs.
Leur succès est propulsé jusqu’en Australie, qui verra le groupe y effectuer une tournée – chose rare à l’époque pour un groupe anglais – avec Status Quo en première partie !!
« Take Me Bak ‘Ome » devient leur deuxième numéro 1 anglais et fait même une timide entrée dans le Top 100 américain, bientôt suivit par un troisième, « Mama Weer All Crazee Now » toujours pour la seule année 1972.
L’année 1972 se termine pour le groupe avec leur troisième album, Slayed? .
Deuxième single issu de l’album « Gudbuy T’ Jane » manque de peu la première place et s’impose un peu partout dans le monde.
C’est à cette époque que Holder commence à porter le chapeau haut de forme à miroirs qui deviendra sa caractéristique.
Pour cette version (que j'ai découverte), il fallait osé
1973 commence bien avec « Cum On Feel The Noize » qui prend la première place dès sa sortie.
« Sweeze Me, Pleeze Me » suit le même parcourt et le groupe joue dans les plus grandes salles du pays.
Puis d'autres tubes dont « Everyday » (quasiment leur seul grand slow avec « How does it feel »)
C'est alors que Chandler propose à SLADE de faire un film. Ce sera Flame (vendu sous le titre "Slade in Flame" )
Contrairement à ce qu’on aurait pu penser vu les autres films mettant en scène des Stars du Rock et avec un groupe proposant une musique populaire et authentique comme SLADE, le film offre un regard sans concession sur la difficulté pour un groupe pop de percer dans le business musical.
La bande-originale offrira un nouveau succès, notamment avec « Far Far Away » et « Standin' On The Corner »
Voulant à tout prix percer en Amérique, SLADE s’y embarque pour 2 ans, mais leur accent prononcé, leur look extravagant et le côté folklorique de leur musique ne semble pas être ce que recherche le publique américain de l’époque, en pleine désillusion suite aux problèmes auxquels les Etats-Unis font face alors.
Et comble de malchance, ne pouvant pas défendre leur nouvel album, Nobody’s Fools, dans leur pays, les ventes seront décevantes pour un groupe habitué aux sommets comme SLADE.
Lorsqu’ils rentrent chez eux, nous sommes en 1977, en pleine furie Punk.
Le Glam Rock est hélas bel et bien passé de mode et SLADE arrive trop tard pour arriver à faire une transition.
Pourtant, des groupes de Glam Rock (tels Sweet ; Garry Glitter ; Roxy Music ; T. Rex ; Sparks ; Suzi Quatro ; David Bowie ; Kiss...), SLADE était celui dont le son était le plus brut, le plus sonore, le plus étincelant et extravagant, donc le plus enclin à trouver sa place dans la nouvelle scène.
Mais l’éloignement de son public ainsi que leur look trop haut en couleur les classèrent dans la catégorie des 'Has-been'.
Pourtant, le groupe sort de bons albums avec "Whatever Happened" To SLADE, en 1977, ou "Return To Base" en 1979, mais ni eux ni les très bons singles indépendants « Burning In The Heat Of Love » et « Rock ‘n’ Roll Bolero » ne rencontrent le succès.
SLADE est au bord de la rupture et, devant la chute des ventes, Dave Hill se reconvertit en chauffeur de mariage à bord de sa Rolls....
Et puis le miracle a lieu.
Alors qu’Ozzy Osbourne se désiste à la dernière minute du festival de Reading en 1980, SLADE est appelé pour sauver la fête.
Dave Hill n’y croit guère mais est convaincu de participer à ce qui semblait être le concert d’adieu du groupe.
Pourtant le groupe créé la surprise, rappelant aux nouveaux fans de Hard Rock à quel point SLADE était un groupe de bêtes de scène. Entre ce succès britannique et la montée du Glam Metal aux Etats-Unis le groupe se retrouve une seconde jeunesse et arrive enfin à percer en Amérique !
"Till Deaf Do Us Part", en 1981, remporte un joli succès en Europe tandis que "The Amazing Kamikaze Syndrome", porté par les singles « Run Runaway » et « My Oh My », entre dans le Top 40 américain.
Si 2 albums sortirent encore ("Rogues Gallery" en 1985, "You Boyz Make Big Noize" en 1987), il semblait bien que sans concert SLADE avait perdu sa raison d’exister.
En 1992, Holder décide alors de quitter le groupe pour tenter d’autres aventures (DJ, comédien…).
Et ne voyant pas l’intérêt d’un groupe sans son chanteur si charismatique et partenaire d’écriture, Lea quitta le groupe également.
Depuis, Hill et Powell ont continué à faire vivre les vestiges du groupe, d’abord sous le nom de SLADE II.
Mais sans la voix de Holder et de nouvelles compositions cela se termina assez vite, au grand dam de beaucoup de fans.
Quelques albums qui ont fait date :
Leur deuxième album : Play it loud
Slade alive (inclus le fameux "Get Down and Get With It" le morceau le plus puissant rarement entendu)
SLADEST (l'un des meilleurs)
Old, New, Borrowed and Blue (inclus "Don't blame me" et le magnifique slow "Everyday")
Slade In Flame (Bande originale du film)
Nobody's fool
Récapitulatif de leurs hits à connaitre (orthographe volontairement écorchée) :
Know who you are ; Coz I Luv You ; Look Wot You Dun ; Take me bak ome ; Mama weer all crazee now ; Gudbye to Jane ; Cum On Feel The Noize ; Skweeze me, pleeze me ; Everyday et Far far away
Physiquement, que sont-ils devenus ?
Dave Hill & Don Powell (11/02/2020)
Noddy Holder (29/03/2020)
Jim Lea (12/07/2018)
Quelques liens
http://www.slade.free.fr/history1.html