@loutre Merci pour ta réponse.
De la maternelle jusqu'à la fin de l'école primaire, j'ai toujours été au sein de la même classe, avec les mêmes élèves. Le rejet ayant commencé dès la première année de maternelle, s'est poursuit malheureusement avec cette même classe pendant 8 ans, jusqu'au début du collège, où là, ayant déménagée dans une nouvelle ville, je me suis retrouvée avec de nouveaux camarades parfaitement inconnus.
Je veux dire, une fois rejetée au commencement, ça n'a pas changé jusqu'à la fin. À aucun moment, au cours de ces 8 années, ils m'ont fait une place parmi eux. Comme si jamais, tout ce temps, je n'avais pas réussi à leur prouver que je méritais d'être leur amie. J'étais pourtant si petite, je ne comprenais pas ce qui leur déplaisait chez moi. Il m'est arrivée de me dire que c'était peut être à cause de mes origines étrangères, mes deux parents n'étant ni l'un ni l'autre d'origine française. J'avais un prénom pas commun, des cheveux très bouclés, je ne connaissais pas autant de mots français qu'eux au départ, mais c'est tout.
Mais non, ce n'était pas le cas, ce n'était ni mes origines ni mon prénom difficile à prononcer pour eux qui posaient problèmes, puisque d'autres enfants qui comme moi avaient également des origines autres que françaises étaient parfaitement intégrés et même eux me rejetaient. Ils avaient peut être tout simplement choisis, comme ça, au parfait hasard, sans raison, que ça allait tomber sur moi, et puis c'est tout.
Comme tu l'as souligné, oui, le corps enseignants n'a rien vu, le corps enseignants n'a rien fait, à aucun moment a réagit, à aucun moment a décidé de m'aider et me sortir de ma détresse. Je ne sais pas à quel point j'ai pu cacher mon mal être, mais bon sang, jusqu'où, une enfant de 3 jusqu'à ses 12 ans quasiment, peut cacher qu'il est rejeté des autres ? Pourquoi avoir été aveugle à ce point là et continuer à me laisser dans mon coin ? Vraiment aucune compassion.
Quelque part j'en ai aussi voulu à mes parents, surtout à ma mère (vu que mon "père" de toute façon j'étais le dernier de ses soucis) parce que pareil, quand bien même j'essayais de cacher mon mal-être une fois rentrée à la maison, n'a-t-elle rien vu, rien ressenti toutes ces années sur la solitude de sa fille ? Sa fille qui ne lui parlait jamais de ses copines et ses copains ? Qui ne lui disait jamais aujourd'hui j'ai joué avec une telle ou un tel ? Non, rien, pas de questionnement.
C'est au collège que j'ai commencé à avoir des amies. Une par année. Arrivée au lycée, j'ai du changer 3 fois de lycée en raison des divers déménagements. Et cette fois-ci, c'était le phénomène de "la nouvelle" qui a fait ma solitude. Ils m'appelaient parfois la nouvelle même passée une année entière dans la même classe au lieu de dire mon prénom, c'est dingue, non ?
Et puis le jour où j'ai commencé à dire non quand on me demandait mes cahiers, mes devoirs, pour tout simplement recopier pépère mon travail, que moi je passais un temps fou à faire, les rumeurs ont commencé à circuler : "de toute façon on l'a vu tricher, c'est une tricheuse, impossible d'avoir tout le temps les notes qu'elle a....etc".
Là où j'ai réellement réussi à m'intégrer, c'était lors de mes années à la fac, les meilleures de ma vie, surtout la première.
Bref, tout ça pour dire qu'il ne faut pas fermer les yeux sur un enfant rejeté, les parents, les adultes, les frères et soeurs plus âgés, les profs, s'il vous plaît, soyez plus sensibles à nous.