THE RIVER
(VF: La Femme au corbeau)
1929 - USA - Franck Borzage - 1h42 min - IMDB: 7,2
Cast:
Charles Farrell: Allen
Mary Duncan: Rosalee
Ivan Linow: Sam
Margaret Mann: the widow
Alfred Sabato: Marsdon
Bert Woodruff: the miller
Début:
Allen descend la rivière sur son bateau construit de ses mains. Bloqué par le chantier d'un barrage il rencontre une envoutante femme accompagnée d'un étrange corbeau.
Mon avis:
Janet Gaynor ayant claqué la porte de la FOX, F.B. recrute donc Mary Duncan, qui de toute façon correspond bien mieux au personnage de Rosalee, cette élégante en talons hauts aux abords d'un chantier. Ce duo Farrell/Duncan va fonctionner à merveille, du coup Murnau fera son magnifique "City Girl" avec eux.
Hélas ce film fût longtemps totalement perdu, grâce à une version survivante le film a été reconstitué avec diaporama et commentaires, il manque le début, une partie moyenne et surtout toute la fin , ayant le DVD je confirme que ce qui reste vaut largement le coup et que l'ensemble est finalement plus que regardable. Par chance c'est la partie centrale qui est la plus intense qui est conservée.
Ce film va être l'occasion pour F.B. de changer de registre et de passer de l'amour passion, spirituel et presque platonique à l'amour charnel. Calmez vous ça n'est pas un film X hein, on est en 1929 et le puritanisme règne de partout. Du coup voir C Farrell se baignant nu dans la rivière relève pour l'époque d'un érotisme torride .
Oui cette fois c'est de désir qu'il s'agit, l'amour viendra après, peut-être, et c'est en ça quand même un peu plus réaliste que l'amour des mélodrames.
Donc ces dames ont bien du rêver quand elles ont vu le beau Charles dans l'eau, et Rosalee qui assiste impassible au bain ne le sait pas encore mais ça l'émoustillera aussi. Mais recalmez vous, Mary ne va pas se baigner nue, encore que dans la partie perdue elle a du faire une belle scène habillée mouillée,...
Coté technique, on a encore une fois un film très minimaliste avec un décor très modeste, qqs baraques, le quai au bord de l'eau et la maison de Rosalee, rajoutons le train (une maquette), ha la Fox ne sera pas ruinée sur ce coup là.
Et bien c'est justement quand les acteurs sont peu nombreux, les décors non spectaculaires, en N&B et muet que toute la force du jeu des acteurs et de leur direction sont mises en valeur. Il n'y a pas de poudre aux yeux et si on est captivé c'est car il y a du talent.
Sans trop spolier je résume le début la mise en place qui est un diaporama:
Allen vit avec un vieux meunier et il construit son bateau pour descendre la rivière, symbole de la vie, donc finalement qqs diapos remplissent leur office.
Coté chantier, il manque le drame fondateur, une rixe conclue par un meurtre. Marsdon, le chef de chantier, amant de Rosalee, a tué un rival, il faut dire qu'une telle femme aux abords d'un chantier d'hommes seuls relève un peu de la provocation.
Arrêté, Mardson confie son corbeau à Rosalee, il sera en qq sorte son chaperon pour lui rappeler de l'attendre. Aussi quand Mary rencontre le beau Charles elle est plutôt d'une humeur sinistre, il vient d'y avoir un meurtre, en gros à cause d'elle, et son amant est en prison...
L'hiver étant là, le chantier ferme et tous les ouvriers partent en ville, seuls restent une veuve avec son fils, un colosse sourd et muet, ami de la victime et la mystérieuse Rosalee. Le film restant commence là avec le bain d'Allen et le fameux tourbillon, symbole de beaucoup de choses.
Allen étant bloqué jusqu'au printemps, il décide de prendre lui aussi le train pour la ville. Mais la rencontre avec Rosalee va évidemment qq peu changer son programme.
Sans trop spoiler disons que c'est la rencontre d'une femme mature et moderne, car libérée et d'un jeune puceau.
Sachez que les péripéties qui suivront feront scandale par leur érotisme, mais que surtout elles sont encore une fois un régal.
Le film restant, 54 minutes de génie